Pour Aubry, "l'austérité généralisée fabrique la récession"
Dans une interview au JDD, la premiÚre secrétaire du Parti socialiste attaque Nicolas Sarkozy sur sa gestion de la crise et son intervention télévisée de jeudi.
L'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy, jeudi soir, est loin d'avoir convaincu Martine Aubry. Dans une interview au Journal du dimanche, dimanche 30 octobre, la premiÚre secrétaire du Parti socialiste revient sur les principales déclarations du chef de l'Etat. Globalement, elle reconnaßt que Nicolas Sarkozy a employé "un autre ton que celui qu'on lui connait" mais estime que "son message c'était : on ne change rien, on continue".
- Sur le plan d'austérité pour 2012
Nicolas Sarkozy a annoncĂ© que le gouvernement cherchait Ă faire 6 Ă 8 milliards d'euros d'Ă©conomies pour mettre un frein Ă la crise de la dette. Mais pour Martine Aubry, "l'austĂ©ritĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e fabrique la prochaine rĂ©cession. Elle va ajouter de la crise Ă la crise et de l'injustice Ă l'injustice, avec une augmentation probable de la TVA".Â
Selon elle, Nicolas Sarkozy, qui n'est pas opposĂ© Ă une hausse ponctuelle de la TVA, ne prĂ©voit "rien pour la croissance et l'emploi, alors que l'Ă©conomie est en panne".Â
- Sur les critiques de Sarkozy contre la gauche
Martine Aubry reproche au président d'imputer l'échec de la gestion de la crise de la dette à la gauche. "C'est une ficelle trop grosse, juge-t-elle. La droite est au pouvoir depuis dix ans, la dette a augmenté de 500 milliards. Je suis toujours navrée quand un homme politique n'est pas capable de regarder en face ses propres responsabilités".
L'ancien candidate Ă la primaire PS a bien notĂ© les critiques adressĂ©es Ă son Ă©gard par Nicolas Sarkozy lors de cette interview, et notamment sur la rĂ©forme des 35 heures, dont elle est l'instigatrice. "Ses critiques contre les 35 heures me font sourire, ironise-t-elle. Si c'Ă©tait une telle catastrophe, pourquoi ne pas les avoir supprimĂ©es depuis dix ans?".Â
- Sur le plan de sauvetage européen
Concernant le plan européen adopté dans la nuit de mercredi à jeudi, pour tenter de résoudre la crise de la dette publique, Martine Aubry se montre également trÚs réservée. "Le Fonds européen de stabilité financiÚre n'a pas été augmenté suffisamment pour casser la spéculation".
Elle regrette par ailleurs que "la taxe sur la spéculation financiÚre" se fasse attendre et juge que demander l'aide de la Chine est "choquant". "Nicolas Sarkozy prétend avoir réglé les problÚmes en Europe, ce qui n'est pas vrai. On le verra, je le crains, dans les prochaines semaines".
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