Afghanistan : premier cessez-le-feu avec un groupe taliban
A moins d'un mois des élections présidentielles et provinciales, l'annonce tombe à pic. Mais dans la réalité, l'accord de cessez-le-feu conclu entre les autorités afghanes et un groupe taliban du nord-ouest du pays reste incertain et fragile.
L'accord en question, annoncé par la présidence afghane, a été signé avec des insurgés de la province de Bagdhis, prÚs de la frontiÚre avec le Turkménistan, une région relativement calme par rapport à d'autres.
Il prévoit que les forces gouvernementales n'attaqueront pas les talibans de la province aussi longtemps que le cessez-le-feu sera en vigueur. De leur cÎté, les rebelles s'engagent à ne pas attaquer les candidats de la province, à leur permettre d'ouvrir des permanences de campagne et à ne pas s'en prendre aux projets de reconstruction d'infrastructures. Les bureaux de vote seront protégés par les forces de sécurité afghanes.
REGAIN DE VIOLENCE
Cet accord, négocié par l'intermédiaire des chefs tribaux, constitue une premiÚre et le gouvernement afghan espÚre l'étendre à d'autres régions. Le dialogue avec les talibans modérés a reçu la bénédiction des principaux chefs d'Etat de la coalition, notamment Barack Obama.
Mais la dĂ©marche est trĂšs loin d'ĂȘtre validĂ©e par les autres insurgĂ©s. Un porte-parole taliban a d'ailleurs dĂ©menti tout accord avec les autoritĂ©s. Et les plus durs continuent Ă poser le dĂ©part des 90.000 soldats Ă©trangers comme prĂ©alable Ă toute discussion.
Par ailleurs, si la région de Bagdhis a été relativement épargnée par les combats, les autres secteurs du pays connaissent depuis quelques mois un regain de violence qui renvoie aux combats de 2001, lors de l'arrivée des forces de la coalition. Américains et Britanniques ont d'ailleurs lancé une opération d'envergure dans le Helmand, bastion de l'insurrection, situé au sud du pays.
Grégoire Lecalot, avec agences
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