Cet article date de plus de treize ans.

Attentat et violences à Téhéran

Un attentat suicide non revendiqué s'est produit cet après-midi près du mausolée de l'imam Khomeini. Deux pèlerins ont été blessés et le kamikaze a été tué. L'attaque se produit dans un contexte tendu. Des heurts ont eu lieu entre policiers et manifestants. Mir Hossein Moussavi, le principal opposant, se dit prêt au "martyre".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Radio France © France Info)

Le kamikaze a fait exploser la bombe qu'il avait autour de la taille dans le mausolée de l'imam Khomeini, père de la révolution islamique de 1979. Mystérieux attentat, qui survient alors que l'opposition se heurte à la police dans les rues de la capitale iranienne.
_ L'attaque n'a pas été revendiquée pour le moment. Selon les médias iraniens, deux pèlerins auraient été blessés superficiellement et le kamikaze a été tué.

Le guide suprême, l'ayatollah Khamenei avait mis en garde contre l'éventualité que quelqu'un ne mette à profit le mouvement de protestation contre la réélection de Mahmoud Ahmadinedjad pour commettre un acte terroriste.

Pendant que cet attentat se produisait au mausolée Khomeini, plusieurs milliers de manifestants - 2.000 selon certains témoignages - se rassemblaient dans les rues de la capitale, malgré les avertissements du même ayatollah Khamenei, qui avait appelé hier, à mettre fin au mouvement qui dure depuis huit jours.

Mais cet après-midi, loin de se plier à cette injonction, le principal opposant, Mir Hossein Moussavi a de nouveau réclamé que le Conseil des gardiens annule l'élection présidentielle. Selon un de ses proches, il se dit prêt “au martyre” et promet de poursuivre la lutte. Il appelle à la grève générale s'il est arrêté. Et - fait rare dans ce pays - il s'est lancé dans une critique sans précédant du guide suprême qu'il accuse de “menacer le caractère républicain de la République islamique et de viser l'imposition d'un nouveau système politique”.

A la suite de cet appel, les autorités ont prévenu qu'elles réprimeraient toute tentative. Selon des témoins, la police anti-émeutes est donc intervenue cet après-midi pour disperser la manifestation à coups de matraques, de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Les heurts se seraient produits à proximité de la place Enqelab, dans le centre-ville, aux abords de l'université : “la police interdit aux gens d'approcher" de la place Enqelab et "bloque les gens sur les trottoirs, les pousse sur la chaussée et les frappe”, raconte un témoin. Plusieurs personnes auraient été blessées, sans qu'il soit possible de confirmer confirmer ces informations ni d'en estimer le nombre pour le moment. La presse n'a en effet toujours pas le droit de travailler sur les manifestations interdites.

Les groupes protestataires resteraient globalement silencieux, à l'exception de quelques slogans comme “Mort au dictateur”.

Sur le plan international, le président américain, Barack Obama a appelé l'Iran à “mettre fin aux violences et aux actions injustes contre son propre peuple”.
_ En France, des milliers d'Iraniens en exil se sont réunis à Villepinte, près de Paris. Non pas pour une manifestation de soutien à Mir Hossein Moussavi, mais contre le régime iranien. Ils soutenaient une autre candidate, Myriam Radjavi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.