Au moins 70 personnes ont été tuées dans l'explosion d'une usine de munitions dans le sud du Yémen lundi
Cette usine située près de Jaar, dans la province d'Abyane, avait été pillée dimanche par des éléments masqués présentés comme des membres d'Al-Qaïda.
Les victimes, parmi lesquelles des enfants, sont des civils qui étaient entrés lundi dans l'usine pour tenter de récupérer des armes ou des munitions.
Les circonstances de l'explosion ne sont pas éclaircies, et le bilan pourrait s'alourdir.
De violents accrochages ont opposé dimanche l'armée yéménite à des membres présumés d'Al-Qaïda qui ont réussi à prendre le contrôle de Jaar, un bastion du réseau extrémiste, selon un responsable des services de sécurité.
Au terme de ces accrochages qui ont fait un mort et un blessé grave, "Jaar et les villages avoisinants sont tombés aux mains d'Al-Qaïda", a déclaré à l'AFP le responsable, qui a requis l'anonymat.
"Il n'y a plus aucune présence des autorités locales à Jaar où les combattants d'Al-Qaïda se sont emparés de bâtiments publics, dont une radio régionale, et une caserne" située au flanc d'une montagne, à la sortie de la ville, a ajouté le responsable.
A Batige, à 10 km de Jaar, une trentaine d'hommes armés et cagoulés ont fait irruption dans l'usine de fabrication de munitions. Ils ont neutralisé les gardiens et se sont emparés d'un stock de casses de munitions qu'ils ont embarquées à bord de véhicules.
Ces attaques interviennent alors que le président Ali Abdallah Saleh fait face à un mouvement de contestation populaire depuis fin janvier et refuse de lâcher le pouvoir.
Saleh accusé de faire le jeu d'Al-Qaïda
Un chef de l'opposition sudiste, Ali Mohamed al-Saâdi, un général à la retraite, a accusé le président d'encourager Al-Qaïda à étendre son influence dans le Sud pour faire croire à l'Occident que sans lui, le chaos prévaudra au Yémen.
Le régime d'Ali Abdallah Saleh est un allié des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), née d'une fusion des branches yéménite et saoudienne du réseau d'Oussama ben Laden, actif dans le sud et l'est du Yémen.
Le secrétaire américain à la Défense Robert Gates a estimé dimanche que la chute du président yéménite ou son remplacement par un gouvernement "plus faible" poserait un "vrai problème" pour les Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda.
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