Barack Obama a signé un décret confidentiel pour des opérations secrètes de la CIA en Libye afin d'aider les insurgés
Quatre responsables américains l'ont déclaré mercredi à Reuters. Le président américain a donné son feu vert au cours des deux ou trois dernières semaines, ont-ils ajouté. La CIA et la Maison blanche ont refusé de réagir à ce sujet.
L'Otan doit prendre jeudi matin le contrôle militaire des opérations en Libye.
Cette décision outrepasserait la résolution de l'Onu qui est, notamment, en faveur d'une zone d'exclusion aérienne mais exclut des interventions au sol.
Obama et Juppé n'excluent pas d'armer les insurgés
Alors qu'une réunion s'est tenue mardi à Londres, Washington, Paris et Londres évoquent un armement des rebelles
La Grande-Bretagne "n'exclut pas" de fournir des armes aux rebelles libyens, mais "n'a pas encore pris la décision de le faire", a déclaré mercredi David Cameron devant le Parlement.
Barack Obama "ne l'exclut pas. Mais ne dis pas non plus que cela va se faire." Alain Juppé a dit que Paris était prêt à discuter avec ses alliés d'une aide militaire.
Mercredi matin, la Russie s'est opposée à une telle idée. Aucun pays n'a le droit d'armer les rebelles en Libye, en vertu du mandat approuvé par le Conseil de sécurité de l'Onua déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Groupe de contact
Lors de la réunion organisée à Londres, le nouveau "groupe de contact" sur la Libye a affiché son unité mardi à Londres autour du constat selon lequel le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi doit partir.
Une quarantaine de pays et d'organisations régionales ont confirmé ainsi, officiellement, la création d'un "groupe de contact" sur la Libye, chargé du pilotage politique de l'opération internationale, dont l'Otan doit prendre en main le volet militaire jeudi matin.
Le choix des cibles en Libye ne va pas être de la responsabilité du groupe de contact créé mardi mais de celle de l'Otan, a déclaré le chef de la diplomatie française. D'après Alain Juppé, ce groupe de contact, qui va rassembler une vingtaine de membres, "continuera à opérer, vraisemblablement, si l'intervention militaire cesse".
Les frappes de la coalition continueront "jusqu'à ce que Kadhafi remplisse pleinement les conditions de la résolution de l'Onu", soit un cessez-le-feu immédiat et un accès pour l'aide humanitaire, a déclaré Hillary Clinton.
En marge de la réunion, le Conseil national de transition (CNT) de l'opposition libyenne a enregistré plusieurs avancées. Mahmoud Jibril, son responsable des affaires internationales, a rencontré les ministres des Affaires étrangères américaine, britannique et français. Ainsi conforté, le CNT a promis des "élections libres et justes" et souligné ses "aspirations à un Etat uni, libre et moderne". Il a aussi insisté pour que "les crimes" commis par le colonel Kadhafi ne restent "pas impunis".
Par ailleurs, un porte-parole du CNT à Benghazi a déclaré que la rébellion cherchait à se procurer des armes lourdes auprès de "nations amies".
Dans l'hypothèse d'un cessez-le-feu annoncé par le régime libyen, le groupe de contact aura à se pencher sur cette question pour le vérifier, voir si les troupes libyennes rentrent dans leurs casernes, a expliqué, à titre d'exemple, le ministre français des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse, à l'issue de la première réunion du groupe à Londres.
La prochaine réunion de ce groupe aura lieu au Qatar, seul pays arabe avec les Emirats arabes unis à participer à l'intervention militaire en Libye. Seuls sept pays arabes sur les 24 membres de la Ligue arabe étaient mardi à Londres.
A Londres, les pays arabes sont apparus en retrait
Le soutien de la Ligue arabe aux Occidentaux avait constitué le déclencheur de l'adoption de la résolution 1973 de l'ONU, autorisant l'adoption de "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les populations civiles. La coalition est déterminée à poursuivre sa mission jusqu'à ce que Mouammar Kadhafi se plie aux termes de cette résolution du Conseil de sécurité.
Concernés au premier chef par l'avenir de ce pays, plusieurs Etats arabes - Algérie, et l'Egypte qui vient de renverser Hosni Moubarak - n'étaient pas représentés à la réunion de création du "groupe de contact" sur la Libye, à laquelle ont assisté une quarantaine de pays et organisations. "Le Qatar et les Emirats Arabes Unis engagés dans l'opération sont parfaitement d'accord pour ce commandement militaire confié à l'Otan", a cependant assuré le chef de la diplomatie française Alain Juppé qui a déploré l'absence de l'Afrique. "Nous regrettons que l'Union africaine ne soit pas présente."
Les missions du groupe de contact
La conférence a fixé trois missions au Groupe de contact:
-"assurer le leadership et la direction politique d'ensemble des efforts internationaux, en coordination étroite avec l'Onu, l'Union africaine, la Ligue arabe, l'Organisation de la conférence islamique (OCI) et l'Union européenne;
-"fournir une plateforme en vue de coordonner la réponse internationale sur la Libye;
-"fournir un espace commun au sein de la communauté internationale pour des contacts avec les parties libyennes".
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