Cinq ans de captivité pour le soldat franco-israélien Gilad Shalit
En Israël, il est presque devenu en icône : cheveux ras, grands yeux cernés, son effigie en carton ou ses portraits au pochoir sont régulièrement brandies dans les manifestations. Ses parents se sont installés dans une tente à deux pas de la résidence du Premier ministre, Benyamin Netanyahou, et elle est devenue un lieu de pèlerinage au cœur de Jérusalem.
En Israël, Gilad Shalit est une cause nationale en vertu du principe qui édicte que Tsahal n'abandonne jamais ses soldats. Or, dans ce cas précis, certains reprochent au gouvernement de ne pas avoir tout fait pour obtenir la libération du sergent de 24 ans. Benyamin Netayahou assume d'ailleurs, affirmant qu'il n'est pas favorable à un échange de prisonniers à “n'importe quel prix” : “l'expérience du passé nous enseigne que des dizaines d'Israéliens ont été tués dans des attentats commis par des terroristes qui avaient été relâchés dans le cadre d'échanges de prisonniers antérieurs”, explique le Premier ministre.
Mais l'histoire montre aussi que le gouvernement israélien a déjà procédé à des échanges déséquilibrés, comme en 1985, où 1.150 prisonniers ont été libérés contre trois soldats. Le même genre d'opération a failli avoir lieu en 2009, pour Gilad Shalit, sur une médiation égyptienne et allemande. Mais les négociations ont achoppé sur des questions de lieu et d'identité des détenus à relâcher par Israël.
L'armée israélienne, ne sachant pas où est détenu son soldat, ne peut pas tenter une opération pour le libérer. Et les nouvelles du captif se font rares. Le Comité international de la Croix rouge s'indigne de ce silence et exige des preuves de vie.
_ En attendant, Benyamin Netanyahou a décidé de restreindre certains privilèges de détenus du Hamas dans les prisons israéliennes, en représailles au manque total d'informations.
Début juin, s'appuyant sur la double nationalité du sergent, ses parents ont porté plainte à Paris pour enlèvement et séquestration. Noam Shalit, le père, a été reçu par Nicolas Sarkozy et le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, assure que la France “n'oublie pas Gilad Shalit”. Son portrait géant vient d'être déployé sur l'Hôtel de ville de Paris.
Grégoire Lecalot, avec agences
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