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Egypte : retour sur 18 jours de révolte

Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de 30 ans, a donc cédé à la pression de la rue. Le raïs a démissionné ce soir, mettant un terme à 18 jours de révolte, parfois violente, dans les rues du Caire et d'autres villes du pays.
Article rédigé par franceinfo
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  • 25 janvier : dix jours après la chute de Ben Ali en Tunisie, les Egyptiens descendent pour la première fois massivement dans la rue. 15.000 personnes manifestent contre Moubarak au Caire et dans plusieurs villes de province, dont Alexandrie. Les rassemblements sont réprimés par les forces de l'ordre. Un policier et deux manifestants sont tués.

    • 26 janvier : le "mouvement du 6 avril", un groupe de militants pro-démocratie décidé à mener la fronde contre le président égyptien Hosni Moubarak, appelle à une nouvelle manifestation deux jours plus tard. "Aucun rassemblement ne sera autorisé" affirme le gouvernement.

    • 28 janvier : faisant fi des menaces des autorités, des dizaines de milliers de personnes répondent à l'appel du "mouvement du 6 avril". Ce vendredi, jour de prière, marque la première manifestation de masse. La situation est tendue, notamment sur la place Tahrir, où la police anti-émeutes intervient. Il y a au moins 870 blessés au Caire.
      _ Le régime riposte en instaurant un couvre-feu et en coupant Internet et une bonne partie des réseaux de téléphonie mobile.

    • 29 janvier : Hosni Moubarak tente un premier geste d'apaisement envers les manifestants. Il nomme un vice-président, le premier depuis 30 ans. Au cours des jours suivants, Omar Souleïmane va peu à peu prendre le devant de la scène.
      Ce geste de bonne volonté ne suffit pas : des dizaines de milliers de manifestants envahissent une nouvelle fois les rues égyptiennes.
      Pendant ce temps, la France demande à ses ressortissants de "différer tout voyage" non urgent vers l'Egypte. Les vols sont suspendus pour quelques heures.

    • 30 janvier : Nouvelles manifestations de masse. Des milliers de prisonniers profitent du chaos pour s’enfuir de plusieurs prisons du pays. L'opposition tente de s'unifier et charge Mohamed ElBaradeï de "négocier" avec le régime. Washington accentue la pression sur le régime, en appelant à une "transition en bon ordre".

    • 31 janvier : l'armée égyptienne prend le parti des manifestants, et promet de ne pas ouvrir le feu sur les opposants. Le vice-président Omar Souleimane annonce l’ouverture de consultations avec l’ensemble des partis politiques.

    • 1er février : la "marche du million" marque l'apogée du mouvement. Plus d'un million de personnes sont dans les rues. A la télévision, Hosni Moubarak affirme qu'il ne se représentera pas, mais qu'il entend rester aux commandes jusqu’à la fin de son mandat en septembre.

    • 2 février : l'armée demande aux manifestants de rentrer chez eux. Les pro-Moubarak, eux, commencent à se rassembler au grand jour. Les premiers heurts éclatent au Caire.

    • 3 février : des affrontements d'une extrême violence ont lieu entre les pro et les anti-Moubarak sur la place Tahrir. les journalistes étrangers sont la cible d’injures, d’interpellations, voire de passages à tabac en règle.

    • 4 février : nouvelles manifestations, toujours tendues mais moins violentes, en ce vendredi surnommé le "vendredi du départ".

    • 5 février : dans une interview à une chaîne américaine, Moubarak reste inflexible. Il estime que son départ précipité plongerait son pays dans le chaos.

    • 6 février : Omar Souleimane reçoit les représentants de l’opposition pour des négociations. L'accord prévoit une "transition pacifique du pouvoir, mais ne mentionne pas le départ de Moubarak.

    • 7 février : le mouvement commence à s'essouffler légèrement. Certains manifestants doutent de l'efficacité du mouvement.

    • 8 février : nouveau sursaut de mobilisation. Des dizaines de milliers d'opposants sont rassemblés place Tahrir, c'est l'un des plus importants rassemblements depuis le début du mouvement. Les pro-Moubarak ne sont plus visibles.
      _ Le raïs fait un nouveau geste : il annonce la formation d’une commission chargée de réformer la Constitution.

    • 9 février : la contestation gagne le sud du pays. La place Tahrir est toujours noire de monde.

    • 10 février : l'ambiance est survoltée place Tahrir. Depuis le début de l'après-midi, des rumeurs présentent la démission de Moubarak comme "imminente". Finalement, dans la soirée, le président égyptien apparaît à la télévision pour annoncer qu'il reste à son poste. Mais il transmet tous ses pouvoirs à son vice-président, Omar Souleimane.

    • 11 février : “En ces circonstances difficiles que traverse le pays, le
      président Hosni Moubarak a décidé de quitter son poste de
      président” . Déclaration du vice-président, Omar Souleimane, à la télévision égyptienne. “Il a confié au conseil des forces armées la direction des affaires de l'Etat” .
      _ Aussitôt après l'annonce, une explosion de joie a retenti au Caire.

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