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François Fillon à Damas pour dégeler les relations franco-syriennes

François Fillon est à Damas. Le Premier ministre veut encourager la coopération franco-syrienne. _ Il souhaite recueillir les premiers fruits économiques et commerciaux du dégel diplomatique amorcé en 2008 par la France et la Syrie.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France ©REUTERS/Charles Platiau)

C'est une visite hautement symbolique.
François Fillon est le premier chef du gouvernement français à se rendre en
Syrie depuis 1977.

La signature de plusieurs accords est prévue mais leur portée est encore loin des ambitions affichées par la France, qui n'est que le 15e fournisseur de la Syrie et le 14e investiseur étranger dans le pays.
“Ma visite a pour objectif d'ancrer notre relation dans la durée et de lui permettre de franchir une étape supplémentaire”,souligne le Premier ministre français dans une interview publiée hier dans le quotidien syrien “El Watan”.
_ Un contrat d'achat de deux ATR, l’avion de transport régional de fabrication franco-italienne sera scellé demain à Damas pour un montant de 27 millions d'euros.

Des dossiers économiques et culturels au centre de la visite

C’est le cas du projet de métro à Damas ("ligne verte").
Annoncé en 2008 par le gouvernement syrien, il est programmé pour 2016.
A cela s’ajoutent également la construction d'une nouvelle aérogare à l'aéroport de Damas, la filière des centrales solaires, notamment, intéressent Paris.
Le protocole d'accord pour la vente de 14 Airbus à la compagnie Syrian Arab Airlines, conclu en 2008, sera prorogé.

_ Un accord bilatéral sera conclu en vue de la construction d'un réseau de musées en Syrie et de la valorisation d'une trentaine de sites archéologiques syriens. Le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, est d'ailleurs du voyage.
La présence syrienne au Liban, la très grande proximité affichée avec l'Iran, avaient rendu Damas peu fréquentable.

Le désamour remonte à 2005

Les relations entre la Syrie et la France avaient été gelées sous l'ère Chirac, à la suite de l'assassinat en février 2005 à Beyrouth de Rafic Hariri.
L’ex Premier ministre libanais était un ami proche. Sa mort avait été imputée aux services secrets syriens.
L'évacuation des troupes syriennes du Liban en 2005 et la normalisation libanaise ont conforté Nicolas Sarkozy dans sa volonté de jouer la carte du pragmatisme.
Le chef de l'Etat a réintroduit spectaculairement la Syrie sur la scène nternationale le 13 juillet 2008 à l'occasion du lancement de l'Union pour la Méditerranée.
Le président français s’y est rendu à deux reprises depuis.

_ Le Premier ministre français précise que la France, “qui est l'amie à la fois de la Syrie et d'Israël”, est prête à contribuer à des pourparlers de paix entre les deux pays, en liaison avec la Turquie.

Levée de l’embargo

Si l'élection de Barack Obama a permis un réchauffement entre Washington et Damas, l'administration américaine a renouvelé l'année dernière les sanctions pesant sur la Syrie.
Les américains accusent Damas de soutenir le terrorisme, de chercher à se doter d'armes de destruction massive et à entretenir l'instabilité en Irak.
Cet embargo a empêché la livraison des appareils d’Airbus.
_ C’est pourquoi la France a demandé sans succès en décembre dernier aux Etats-Unis de lever l'embargo sur la vente d'avions à la Syrie.

Mikaël Roparz, avec agences

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