Guerre au Proche-Orient : au Liban, des milliers de personnes "dorment dans la rue, sans eau, ni nourriture", alerte MSF

L'ONG craint une rapide détérioration de la situation humanitaire déjà "fragile" sur place alors que les frappes israéliennes se poursuivent.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un immeuble de la banlieue sud de Beyrouth (Liban) touché par un missile israélien, le 5 octobre 2024. (ANWAR AMRO / AFP)

Au Liban, "on est dans un contexte où la crise humanitaire peut se développer rapidement", redoute samedi 5 octobre sur franceinfo Jean-François Corty, le président de Médecins du Monde, alors que l'armée israélienne a mené samedi de nouvelles frappes aériennes au Liban, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth, un fief du mouvement armé Hezbollah.

D'après les chiffres des autorités libanaises, un millier de personnes ont été tuées et 1,2 million de personnes ont été déplacées depuis le 23 septembre, date du début de l'offensive israélienne. Les personnes qui ont fui le Sud du Liban, "n'ont plus rien", certaines "peuvent dormir dans les voitures quand elles en ont", mais des milliers de personnes, "y compris à Beyrouth", "dorment dans la rue, sans eau, ni nourriture", déplore-t-il. Jean-François Corty rappelle qu'"il y a dans ce pays une crise, un système de santé public fragile", avec des soins privés très chers. "On peut avoir une dégradation exponentielle de la précarité dans un pays déjà très fragile", insiste-t-il.

Les réfugiés syriens coincés entre l'enclume et le marteau

Le médecin insiste également sur le sort du million et demi "de réfugiés syriens et d'autres nationalités" qui se trouvent au Liban. Il estime qu'ils sont un peu laissés pour compte du dispositif de protection déployé dans 800 centres temporaires, surtout au profit de la population libanaise. "Entre 100 000 et 150 000" de ces réfugiés ont donc "repassé la frontière vers la Syrie", alerte-t-il. "Il y a un dilemme pour ces populations entre mourir sous les bombes, ou rentrer dans un régime [de Bachar al-Assad] qui les attend et qui va leur faire du mal", dit-il.

Il réclame que la communauté internationale fasse "monter en puissance l'aide humanitaire et financière", car il juge pour l'instant la réponse humanitaire "approximative" et "timide". "On n'est pas sur le même niveau de réponse que lors de l'explosion dans le port de Beyrouth", compare Jean-François Corty, alors "qu'on a un tissu associatif sur lequel s'appuyer", balayant les craintes de détournement des aides. Il indique que son ONG Médecins du Monde "va renforcer le volet urgence au Liban", et que le dispositif actuel compte actuellement une centaine de personnes.

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