Guerre au Proche-Orient : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 5 novembre

Benyamin Nétanyahou a décidé de se séparer de son ministre de la Défense, Yoav Gallant, en plein conflit régional avec le Hamas et le Hezbollah.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Yoav Gallant, alors ministre de la Défense, à Jérusalem, le 27 octobre 2024. (GIL COHEN-MAGEN / AFP)

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a limogé mardi 5 novembre son ministre de la Défense, Yoav Gallant, après des divergences sur la conduite de la guerre à Gaza, alors que l'Etat hébreu poursuit ses bombardements au Liban. Une frappe a notamment causé la mort d'au moins 20 personnes au sud de Beyrouth. Voici ce qu'il faut retenir de cette journée sur le front du conflit au Proche-Orient.

Le ministre de la Défense israélien limogé par Benyamin Nétanyahou

L'annonce a surpris, dans l'attente du résultat de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, le principal allié d'Israël. En début de soirée, Benyamin Nétanyahou a annoncé que son ministre de la Défense, Yoav Gallant, était démis de ses fonctions. "En pleine guerre, la confiance est plus que jamais requise entre le Premier ministre et son ministre de la Défense" mais "ces derniers mois, cette confiance s'est érodée", a affirmé le Premier ministre dans une lettre adressée à son ex-ministre. "Des différences importantes sont apparues (...) dans la conduite de la campagne (militaire), accompagnée de déclarations et d'actes qui contredisaient les décisions du gouvernement et du cabinet", a-t-il ajouté.

Benymin Nétanyahou a choisi le chef de la diplomatie Israël Katz, surnommé le "bulldozer", pour remplacer Yoav Gallant. Siégeant au cabinet de sécurité, Israël Katz "allie la responsabilité et les qualités de résolution des problèmes avec calme qui sont essentielles pour diriger cette campagne", a dit le Premier ministre.

Le nouveau ministre de la Défense, Israël Katz, alors ministre des Affaires étrangères, à Budapest, en Hongrie, le 17 juin 2024. (ATTILA KISBENEDEK / AFP)

Yoav Gallant s'était attiré les foudres des partis ultra-orthodoxes, alliés clés de la coalition du Premier ministre, en ordonnant la conscription de 10 000 hommes de cette communauté religieuse bénéficiant jusque là d'une exemption en vertu d'une règle instaurée à la création d'Israël en 1948. 

En Israël, vague de protestation contre l'éviction de Yoav Gallant

Yoav Gallant plaidait aussi pour une trêve avec le Hamas en vue d'obtenir la libération des otages encore détenus à Gaza depuis l'attaque du 7-Octobre. Le Forum des familles, principale association des proches d'otages, s'est dit "profondément inquiet" de son éviction, appelant son successeur à "donner la priorité" à un accord pour la libération des captifs à Gaza. Dans la soirée, des centaines de manifestants se sont rassemblés à Tel-Aviv pour exiger un accord permettant la libération des otages.

Des opposants à Benyamin Nétanyahou dans les rues de Tel-Aviv, en Israël, le 5 novembre 2024. (MOSTAFA ALKHAROUF / ANADOLU / AFP)

Un des chef de l'opposition, Yaïr Lapid, a déclaré sur X(Nouvelle fenêtre) que ce choix était un "acte de folie" en pleine guerre au Proche-Orient. Un dirigeant de la gauche israélienne, Yaïr Golan, a quant à lui appelé à une grève générale sur le même réseau social(Nouvelle fenêtre).

Au moins 20 morts dans un raid israélien au sud de Beyrouth

Au moins 20 personnes ont été tuées dans une frappe israélienne visant un immeuble d'habitation au sud de Beyrouth. "Le raid de l'ennemi israélien à Barja a fait 20 morts", a déclaré le ministère de la Santé, ajoutant que les opérations de déblayage et de secours étaient en cours dans cette localité côtière située à une vingtaine de kilomètres de la capitale libanaise. Des flammes se dégageaient en soirée du bâtiment ciblé, selon le correspondant de l'AFP sur place. Plusieurs familles du secteur ont fui, dans la panique.

Il s'agit de la deuxième frappe israélienne mardi contre cette région située en dehors des fiefs du Hezbollah pro-iranien, contre qui Israël est entré en guerre le 23 septembre. Plus tôt, une frappe ciblant également un immeuble résidentiel dans la localité de Jiyeh, près de Barja, a fait un mort, selon le ministère. Une source de sécurité a indiqué à l'AFP qu'un appartement relevant du Hezbollah pro-iranien avait été visé.

Sept Palestiniens tués dans des attaques israéliennes en Cisjordanie occupée

Sept Palestiniens ont été tués, mardi, par des frappes aériennes israéliennes dans le nord de la Cisjordanie occupée, selon plusieurs sources officielles palestiniennes. Deux personnes ont été tuées dans la localité de Tammun, a annoncé à l'AFP Ahmad al-Assad, gouverneur de Tubas. Au sud de Jénine, deux autres Palestiniens ont été tués lors d'une frappe aérienne israélienne sur la ville de Qabatiya, selon le gouverneur de Jénine, Kamal Abou al-Rob. Plus tard dans la journée, trois Palestiniens ont été tués dans la même localité de Qabatiyah dans une "autre agression des forces de l'occupation", a déclaré le ministère de la Santé.

Le ministre des Affaires étrangères français au Proche-Orient mercredi

Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot ira en Israël et dans les territoires palestiniens. Outre le cessez-le-feu, le chef de la diplomatie française veut insister sur "le respect du droit international", a-t-il insisté sur le plateau des "4 V" sur France 2, mardi.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.