Guerre au Proche-Orient : Jean-Noël Barrot appelle à un "cessez-le-feu" au Liban

Le ministre des Affaires étrangères français pointe la responsabilité "très lourde" du Hezbollah qui a entraîné le Liban dans une guerre "qu'il n'avait pas choisie".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot, le 25 octobre 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Le ministre des Affaires étrangères français Jean-Noël Barrot a appelé vendredi 25 octobre sur franceinfo à un "cessez-le-feu" au Liban, alors que de nouvelles frappes israéliennes ont visé la banlieue sud de Beyrouth dans la nuit de jeudi à vendredi. "Cessons le feu et cheminons vers la paix", a-t-il déclaré. 

La responsabilité du Hezbollah "dans la situation actuelle est très lourde, ils ont entraîné le pays dans une guerre qu'il n'avait pas choisie, souligne le ministre. La seule chose à faire c'est de baisser les armes".  Le ministre craint "un risque de guerre civile qui précipiterait le Liban vers le chaos et l'effondrement".

Le chef de la diplomatie française tacle aussi le Premier ministre israélien. "Lorsque l'on se revendique de la civilisation comme le fait Benyamin Nétanyahou, il faut montrer l'exemple", a-t-il lancé. "On parle beaucoup de guerre de civilisation (..) Je ne suis pas sûr qu'on défende une civilisation en semant soi-même la barbarie", a réagi jeudi 24 octobre le président français Emmanuel Macron en référence au discours de Benyamin Nétanyahou, qui affirme défendre la civilisation judéo-chrétienne dans le combat israélien à Gaza ou au Liban.

"Respecter le droit international et le droit humanitaire"

"Il faut respecter le droit international et le droit international humanitaire", a insisté Jean-Noël Barrot. La veille, la France a reçu à Paris quelque 70 représentants de la communauté internationale pour une conférence sur le Liban. Elle a permis de récolter un milliard de dollars pour les Libanais, 800 millions pour l'aide humanitaire et 200 millions pour l'armée. 

"Un résultat inattendu, très largement au-dessus de ce que l'on pouvait espérer", s'est réjouit Jean-Noël Barrot. "Ce milliard sera mis entre les mains du centre de crise et de soutien qui dépend de mon ministère", elle "arrivera chez les Libanais par l'intermédiaire des agences de l'ONU", assure le ministre qui insiste : "La responsabilité de la France, c'est de faire avancer les négociations et la diplomatie".

La France souhaite notamment faire appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui fixe "les règles permettant de garantir à la fois la sécurité au nord d'Israël et l'intégrité et la souveraineté du Liban", a rappelé Jean-Noël Barrot"Le Hezbollah se retire du sud du Liban et Israël se retire aussi et ce sont les forces armées libanaises et les casques bleus qui assurent la pacification et la stabilisation de la zone", a-t-il expliqué. "C'est une proposition qui a été présentée par Emmanuel Macron et par Joe Biden et c'est la base à partir de laquelle nous continuons à engager les deux parties au conflit pour les amener le plus rapidement possible au cessez-le-feu".

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