Mort de Yahya Sinouar : que pourrait devenir le Hamas après la perte de son leader ?

La mort de Yahya Sinouar ne marque pas la fin du Hamas, mais l’organisation islamique ressort affaiblie après les attaques menées par l’armée israélienne.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le chef du Hamas Yahya Sinouar, lors d'une manifestation organisée pour marquer la Journée d'Al-Quds, une journée commémorative de soutien au peuple palestinien, dans la ville de Gaza le 14 avril 2023. (MAJDI FATHI / NURPHOTO)

Dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 octobre, Israël a clamé avoir tué le chef du Hamas, Yahya Sinouar, après des frappes sur Rafah. Une annonce qui pourrait entraîner la fin de la guerre au Proche-Orient. Au sein du groupe islamiste palestinien, des candidats ont déjà été désignés pour prendre la relève et pourraient continuer sur la ligne dure de Yahya Sinouar.

Parmi les possibles remplaçants, le numéro 2 du Hamas, Khalil al-Hayya, pourrait diriger provisoirement le mouvement. Le frère de Yahya Sinouar, Mohamed Sinouar, pourrait aussi progressivement endosser le rôle de leader depuis la bande de Gaza.

Une ligne toujours radicale

D’après un diplomate palestinien, le Hamas a des chefs interchangeables et le renouvellement est intégré dans le fonctionnement de l’organisation. Si ce nouvel organigramme se confirme, les profils des successeurs resteront donc sur une ligne radicale, notamment dans les négociations.

Or, Yahya Sinouar était considéré comme un point de blocage par les Occidentaux. Pour lui, le cessez-le-feu devait marquer la fin de la guerre alors que le Premier ministre israélien souhaitait pouvoir relancer des opérations militaires après les échanges d’otages et de prisonniers.

Quelle influence conserve le Hamas ?

Militairement le Hamas est totalement dégradé : les Israéliens affirment avoir détruit 23 des 24 bataillons. Le mouvement palestinien est par ailleurs un alignement de petits groupes. Il reste donc des combattants, mais l’organisation est devenue résiduelle.

Son influence sur la société demeure en revanche toujours forte. Israël accuse le Hamas de mettre la main sur les convois d’aide humanitaire. Par moments, le mouvement reprend en main la sécurité et influence également les clans qui pourraient être tentés de discuter avec les Israéliens. L’idéologie du Hamas fait figure de ciment. Mais la désorganisation des troupes pourrait limiter l’influence des nouveaux dirigeants. Le mouvement islamiste pourrait ainsi aussi bien attendre son heure, que fonctionner à la façon des milices, avec des prises de décisions à l’échelle des groupes, dont certains ont la main sur des otages.

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