"Si les bombardements continuent, il nous faut encore 800 millions de dollars" : pour les ONG, l'argent ne peut pas remplacer un cessez-le-feu au Proche-Orient
La conférence internationale pour le Liban, organisée jeudi 24 octobre à Paris, a permis de récolter près d'un milliard de dollars. Ces annonces ne contentent cependant pas les organisations non gouvernementales (ONG), qui ont alerté sur la situation humanitaire au Proche-Orient lors d'une conférence de presse organisée jeudi soir. Sonia Bensalem, qui travaille à Beyrouth pour l'ONG Action contre la faim, n'a pas assez de mots pour décrire ce qu'elle ressent depuis un mois.
"Se dire que du jour au lendemain, soit on va recevoir un avis d'évacuation, et on peut avoir entre huit minutes et quelques heures pour récupérer toutes ses affaires et abandonner tout derrière soi, ou on peut simplement ne pas être averti et être au milieu de bombardements et avoir un immeuble en face de nous qui s'effondre", raconte-t-elle.
"La cause du besoin humanitaire n'est pas traitée"
En quelques semaines, plus de 1 500 Libanais sont morts, selon un décompte de l'Agence France-Presse. Et il y a également tous ceux qui ont dû fuir le sud, ajoute Jérôme Bertrand, responsable des urgences pour Handicap International. "C'est 1,2 million de personnes et le peu de biens qu'ils ont pu emmener avec eux. On voit des voitures partout garées dans Beyrouth. On voit aussi les familles sous des ponts, les familles dans des parcs qui dorment à même le sol ou alors sous les porches des immeubles", témoigne-t-il.
Alors oui, ces deux humanitaires se sont réjouis quand la communauté internationale a annoncé jeudi 800 millions d'euros, rien que pour l'aide humanitaire au Liban. "Évidemment, on a besoin de financement pour pouvoir mettre en œuvre une réponse humanitaire", lance Jérôme Bertrand. "Mais la cause du besoin humanitaire n'est pas traitée, déplore Sonia Bensalem. Demain, si on continue les bombardements, il nous faut encore 800 millions". Ils demandent plutôt, comme des dizaines d'autres ONG, un cessez-le-feu immédiat, au Liban, mais aussi à Gaza.
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.