Hommage à Rafic Hariri dans un Liban à haute tension
Situation explosive aujourd'hui à Beyrouth. À quelques kilomètres seulement de distance, les deux camps vont rassembler leurs partisans.
D'un côté, les partisans du Hezbollah, fer de lance de l'opposition libanaise. Dans la banlieue sud de la capitale, ils célèbreront les obsèques d'Imad Moughnieh, l'un de leurs chefs tué hier à Damas.
De l'autre, la majorité anti-syrienne. Elle appelle à une manifestation dans le centre-ville pour commémorer le troisième anniversaire de l'assassinat de Rafic Hariri. Un rassemblement également destiné à dire non à la "main-mise" de la Syrie, accusée d'avoir commandité l'attentat, et de l'Iran sur le Liban.
Beyrouth sous haute surveillance
La tension est telle que le ministère de la Défense a interdit
le port d'armes du 13 au 15 février, pour éviter tout débordement. L'armée sera déployée "pour assurer la sécurité des manifestants", selon un porte-parole.
_ L'ambassade américaine a annoncé qu'elle fermera
ses portes, appelant ses citoyens à éviter de voyager au Liban
et ses ressortissants à limiter leur circulation.
Il faut dire que ce double-rassemblement a lieu dans un contexte de tension déjà très vive. Entre la majorité (soutenue par l'Occident) et l'opposition (appuyée par la Syrie et l'Iran), échanges de propos belliqueux et accrochages armés sont désormais devenus quotidiens.
Lundi prochain, une séance parlementaire est prévue pour élire le nouveau président libanais, pour remplacer Émile Lahoud qui a quitté le pouvoir en novembre dernier. Mais faute d'accord entre les deux camps, le scrutin pourrait être reporté. Ce serait la quinzième fois.
Céline Asselot avec agences
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