Iran: le pouvoir mobilise ses forces dans tout le pays
Actualisé à 21h
A Téhéran, des centaines de milliers de personnes ont participé à plusieurs cortèges pour dénoncer le “complot” visant à renverser “le régime islamique” d’après les slogans.
_ Ces rassemblements répondaient aux manifestations de l'opposition dimanche dans le pays, les plus importantes et les plus violentes depuis celles qui avaient suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin.
Des dizaines de manifestations ont aussi eu lieu en province.
Ces nouvelles actions sont organisées par le gouvernement mais également par des administrations, de corps officiels comme les Gardiens de la révolution, des écoles théologiques, d'associations locales…
Les images sont diffusées en boucle par les chaînes de télévision d’Etat.
Les manifestations regroupaient des dizaines de milliers de personnes qui scandaient des slogans hostiles à Moussavi et à Mehdi Karoubi, candidat modéré à la présidence battu comme lui au scrutin contesté du 12 juin.
“Moussavi est responsable du bain de sang” pouvait on lire sur les banderoles.
Le procureur général iranien a annoncé au Parlement réuni à huis clos que des “poursuites” avaient été engagées contre Moussavi et Karoubi et “d'autres chefs de la sédition” non identifiés.
Il n'a toutefois “pas parlé d'arrestation”, alors que les députés réclamaient une telle mesure.
Dans la soirée, l'agence de presse officielle iranienne “IRNA” a rapporté que les deux chefs de file du soulèvement en Iran, Moussavi et Karroubi avaient fui Téhéran. Information démentie par des proches des dirigeants de l'opposition iranienne.
_ Avant les manifestations, le chef de la police nationale avait prévenu les partisans de l'opposant Mirhossein Moussavi qu'ils ne devaient s'attendre à aucune clémence s'ils participaient à des rassemblements illégaux.
_ Fort de cette mobilisation populaire, le président Ahmadinejad a à
nouveau critiqué les dirigeants occidentaux qui avaient dénoncé la répression des manifestations de l'opposition dimanche.
“Je conseille M. Obama et certains dirigeants européens d'apprendre les
leçons de leurs prédécesseurs, et de ne pas croire qu'ils peuvent diviser le peuple iranien en faisant du tapage”, a-t-il déclaré à la télévision.
_ Depuis les incidents meurtriers qui ont éclaté durant la fête chiite de l'Achoura dimanche, la crise intérieure est entrée dans une phase nouvelle en Iran, où les dirigeants religieux intensifient leurs pressions sur les milieux réformistes pour
mettre fin aux manifestations de rue.
Mikaël Roparz, avec agences
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