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Iran: les "aveux" de Clotilde Reiss

Devant le Tribunal révolutionnaire qui la juge depuis ce matin à Téhéran, l'universitaire française, soupçonnée d'espionnage, a abondé dans le sens des autorités iraniennes. Clotilde Reiss a reconnu avoir livré des informations à la France sur les manifestations post-électorales.
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"J'ai écrit un rapport d'une page et je l'ai remis au patron de l'Institut français de recherche en Iran qui dépend du service culturel de l'ambassade de France", a avoué Clotilde Reiss, répondant au juge qui lui demandait si elle avait écrit un rapport sur les manifestations à l'université et au bazar d'Ispahan.

"Les motifs de ma participation aux manifestations étaient personnels" , a déclaré Clotilde Reiss, précisant qu'elle regrettait s'y être rendue. Elle a demandé "pardon" au tribunal et espéré être graciée.

"Je voulais voir ce qui se passait. (...) Mes amis et ma famille étaient inquiets, je leur envoyais des mails pour leur dire que les rassemblements étaient calmes", a ajouté l'étudiante, passionnée de la culture persane, en ajoutant s'être rendue aux manifestations les 15 et 17 juin.

Interrogée sur un rapport qu'elle a préparé sur le programme nucléaire iranien, elle a affirmé que "cela n'avait pas de lien avec l'Organisation de l'énergie atomique française" et qu'elle n'avait "pas fait un rapport technique sur le nucléaire mais un rapport sur la politique et la société iranienne".

Plusieurs occidentaux sur le banc des accusés

La Française, lectrice à l'université d'Ispahan, avait été arrêtée le 1er juillet et a créé la surprise en apparaissant ce matin sur le banc des accusés au côté d'une employée locale de l'ambassade de France, d'un employé de l'ambassade britannique et d'une dizaine d'autres personnes.

Ils risquent la peine de mort

Les accusés sont poursuivis devant le Tribunal révolutionnaire de Téhéran pour leur participation aux manifestations qui avaient suivi la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin. Tous encourent jusqu'à cinq ans de prison. Mais s'ils sont reconnus coupables d'être des "mohareb" (ennemis de Dieu), ils risquent la peine de mort.

Le procureur du tribunal Abdolreza Mohabati a affirmé que les accusés avaient "élaboré un plan, pour le compte de l'opposition et de pays étrangers, pour renverser le régime", selon Fars.

Condamnation de la France

Paris a condamné ce soir le procès de Téhéran et "renouvelle sa demande de libération immédiate de la jeune universitaire, les accusations portées contre elle étant dénuées de tout fondement" , selon un communiqué du Quai d'Orsay

Anne Jocteur Monrozier, avec agences

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