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Quatre questions autour de la libération d'Isabelle Prime, otage française au Yémen

La Française et son interprète yéménite avaient été enlevées le 24 février à Sanaa, la capitale du Yémen, par des hommes déguisés en policiers.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un Yéménite lit un journal évoquant l'enlèvement de la Française Isabelle Prime à Sanaa, le 25 février 2015. (  MAXPPP)

Dans un communiqué, l'Elysée indique que "la France a déployé tous ses efforts pour parvenir à ce dénouement heureux". L'otage française Isabelle Prime, qui était retenue au Yémen depuis février 2015, a été libérée dans la nuit du jeudi au vendredi 7 août. Elle doit regagner la France dans les prochaines heures et sera accueillie à son arrivée par le président de la République François Hollande et le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius. 

Francetv info revient, en quatre questions, sur ce que l'on sait sa libération.

Qui est Isabelle Prime ?

Isabelle Prime, arrivée en 2013 au Yémen, travaillait pour la société Ayala Consulting, une entreprise américaine spécialisée dans la conception de programmes de protection sociale. Elle avait auparavant été en poste en Jordanie.

La Française et son interprète yéménite Chérine Makkaoui avaient été enlevées le 24 février à Sanaa, la capitale du Yémen, par des hommes déguisés en policiers alors qu'elles se rendaient en voiture à leur travail. Chérine Makkaoui avait déclaré avoir été libérée le 10 mars à Aden, dans le sud du pays.

Une vidéo de la Française avait été mise en ligne sur YouTube début juin. Dans ce document de 21 secondes, la jeune femme, vêtue de noir et assise à même le sol, s'adressait aux présidents français et yéménite, François Hollande et Abd Rabbo Mansour Hadi, pour leur demander d'agir en vue de sa libération.

Que sait-on sur les circonstances de sa libération ?

Très peu de choses. Le communiqué de l'Elysée indique qu'Isabelle Prime "est actuellement sous la protection des services français". "Elle rejoindra notre pays dans les heures qui viennent", indique le texte, sans plus de précision sur le lieu et l'heure d'arrivée.

Francisco Ayala, président de la société qui employait la Française, a précisé jeudi soir qu'il avait appris la libération de son employée via un coup de téléphone du ministère français des Affaires étrangères. "Toute l'affaire a été menée dans le plus grand secret", a-t-il affirmé. "Le gouvernement français ne nous a rien dit ni à moi ou ni même à son père" concernant les efforts visant à obtenir la libération de la jeune femme. "Elle devrait arriver à Paris dès [vendredi]", sans doute à bord d'un vol spécial et son père se rendra dans la capitale pour l'accueillir, a-t-il ajouté.

Dans le communiqué, François Hollande explique toutefois que l'action du sultanat d'Oman, pays voisin du Yémen, a été décisive dans la libération de la Française. Il exprime ainsi "toute sa gratitude à tous ceux qui ont œuvré à cette solution, et notamment au sultan Qaboos Ibn Saïd, sultan d'Oman". Et de conclure en saluant "la famille d'Isabelle, qui a su faire preuve de beaucoup de courage et d'une grande responsabilité au cours de cette longue attente". Selon l'agence officielle omanaise ONA, Isabelle Prime a été "retrouvée au Yémen" grâce à des recherches menées par les autorités omanaises en coordination avec "certaines parties yéménites".

Qui étaient ses ravisseurs ?

Aucune information n'a filtré à ce sujet depuis le rapt, mais les prises d'otages sont très fréquentes au Yémen, où des centaines de personnes en ont fait l'expérience ces quinze dernières années. Presque toutes ont été libérées saines et sauves, la plupart du temps en échange de rançons.

Mais cette fois, la détention de la Française s'est déroulée avec en toile de fond un conflit meurtrier qui a plongé le Yémen dans le chaos. Les rebelles houthis, issus de la minorité chiite zaïdite et aidés par les unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, ont lancé l'an dernier une offensive qui leur a permis de prendre le contrôle de la capitale Sanaa et de vastes secteurs du nord, du centre et de l'ouest.

L'Arabie saoudite a pris le 26 mars la tête d'une coalition arabe qui mène, depuis, une campagne aérienne en soutien au président Hadi, exilé en Arabie saoudite, face aux rebelles, appuyés par l'Iran. Le conflit a fait près de 4 000 morts et contraint quelque 100 000 personnes à quitter le pays, selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

Reste-t-il des otages français dans le monde ?

Non. Avant celle d'Isabelle Prime, la dernière libération d'un Français remontait à celle de Serge Lazarevic en décembre 2014, alors que le quinquagénaire franco-serbe était détenu depuis trois ans par le groupe Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans le nord du Mali. 

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