Israël décrète un cessez-le-feu unilatéral
En sortant de la réunion du cabinet de sécurité ce samedi soir, le premier ministre israélien Ehud Olmert n'a pas caché sa satisfaction. Il souligne qu'Israël a atteint tous ses objectifs à Gaza, “et même au delà”.
Cette nuit à une heure du matin, Tsahal mettra donc fin à une offensive de 22 jours, qui a fait 1.200 morts dans la bande de Gaza. Mais l'armée restera stationnée à Gaza et aux alentours pendant quelques jours.
Ehud Olmert a affirmé que le mouvement islamiste avait été “sévèrement battu” et que sa capacité à tirer des roquettes sur
Israël était désormais sérieusement limitée, et que ses responsables se cachaient.
Le répit risque toutefois d'être de courte durée pour les Gazaouis. Le Hamas a d'ors et déjà rejeté ce cessez-le-feu : “cela ne signifie pas la fin de la résistance”, a déclaré le porte-parole du mouvement à Gaza, Faouzi Barhoum. Il estime que ses demandes ne sont pas satisfaites, en particulier la levée du blocus de la bande de Gaza.
_ Plusieurs roquettes sont d'ailleurs tombées sur le sud d'Israël juste avant l'allocution d'Ehud Olmert.
“Il n'y a pas d'accord avec le Hamas et il est évident que si le Hamas ouvre le feu sur des soldats israéliens ou que les tirs de roquettes sur Israël se poursuivent, Israël se réserve le droit d'agir ”, menace un haut responsable israélien, sous couvert d'anonymat. Ce que confirme le ministre de la Défense, Ehud Barak.
Et faute d'accord avec le Hamas, des diplomates craignent qu'Israël ne laisse entrer qu'un faible volume de fournitures à Gaza, ce qui maintiendrait les habitants dans une situation précaire et ferait obstacle aux travaux de reconstruction.
Un sommet sans Palestiniens ni Israéliens
Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, estime que si l'Etat juif décrétait une trêve unilatérale, il devait l'assortir d'un calendrier de retrait de ses troupes de Gaza.
Alors qu'Israël s'apprête à proclamer seule un cessez-le-feu, la diplomatie internationale s'active pour tenter de mettre les belligérant d'accord sur les conditions. L'Egypte, dépassée par les négociations américano-isréaliennes et la décision de cessez-le-feu unilatéral, tente de reprendre la main.
_ Hosni Moubarack a invité Nicolas Sarkozy à un sommet sur la crise de Gaza demain à Charm el Cheikh. Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon et plusieurs dirigeants européens, comme Angela Merkel et Gordon Brown, y sont aussi attendus. Mais ni le président palestinien Mahmoud Abbas, ni les représentants israéliens ne seront présents.
Les Européens pourraient s'engager à envoyer des navires de guerre pour étouffer la contrebande d'armes vers la bande de Gaza, l'une des principales demandes israéliennes.
En plus de ce cessez-le-feu unilatéral imminent, Israël devrait conclure un accord avec Le Caire sur un renforcement de la sécurité le long de la frontière Gaza-Egypte, déclarent des responsables israéliens. Le passage de Rafah serait ouvert sous le contrôle d'observateurs européens.
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