À Gaza, les prix s'envolent et la nourriture manque : "Nous allons mourir ici à cause de la faim !"

Les bombardements se poursuivent sur Gaza. La situation humanitaire est critique et les habitants peinent à trouver de quoi manger.
Article rédigé par franceinfo
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Une femme transportant du pain à côté de maisons détruites à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 11 décembre 2023, au milieu des combats continus entre Israël et le Hamas. (MOHAMMED ABED / AFP)

Trouver de quoi nourrir ses deux enfants, sa femme et lui-même, c'est la mission quotidienne de Yousef Amash, réalisateur palestinien de 31 ans et déplacé dans le sud de Gaza. "C’est très dur de trouver quoi que ce soit au marché, à cause du nombre de personnes qui sont arrivées à Rafah. Tout est rare, tout est presque impossible à trouver. Donc, à partir de maintenant, nous ne vivons qu’avec ce que nous trouvons", explique-t-il. Au 66e jour de guerre, les bombardements et les combats au sol continuent et la situation humanitaire empire. Pour les civils, c'est une recherche continuelle de nourriture, qui s'épuise. "Je n'ai jamais assisté à de telles scènes pendant 20 ans à Gaza", a regretté Corinne Fleischer, directrice régionale pour le Moyen-Orient du Programme alimentaire mondial (PAM), en visite dans l'enclave le week-end du 9 et 10 décembre. 

Certains frappent aux portes pour trouver quelques vivres mais il n’y a que des poivrons, du pain et quelques agrumes récupérés sur des arbres. Dans les supermarchés, il n'y a plus de farine, d’œufs ou de biscuits, et le prix des aliments a grimpé de façon exponentielle. Trois kilos de sel coûtaient l’équivalent de 50 centimes d’euros, désormais, c’est 20 euros. 

Alors, explique Aya, une Gazaouie à Khan Younès, beaucoup, comme son frère ne peuvent plus rien se permettre. "Ils n’ont pas le choix, explique-t-elle. Ils n’ont plus de nourriture, plus rien. Vous savez, mon frère travaillait en Israël mais ils ont pris son salaire quand ils l’ont renvoyé à Gaza. Alors, il n’a plus rien."  

C’est donc une nouvelle phase de la guerre qui commence, estime Bisan Owda, une jeune journaliste gazouie, sur son compte Instagram : la guerre de survie, celle pour trouver de quoi manger. "Nous allons mourir ici à cause de la faim. Ils ne nous tueront pas, ils ne paieront même pas les bombes qui nous tueront : nous mourrons tout seuls !", s'inquiète-t-elle. D’après le Programme alimentaire mondial, neuf ménages sur dix à Gaza passent des jours et des nuits sans manger, certains pendant dix jours le mois dernier. Et 97% n’ont pas assez de nourriture. 

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