Attaque du Hamas contre Israël : en proposant des négociations pour libérer les otages, le Qatar entretient son rôle d'intermédiaire

Si la situation reste très tendue sur place, la question de la libération des otages israéliens capturés par les commandos du mouvement islamiste palestinien est sur le devant de la scène diplomatique.
Article rédigé par Christian Chesnot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'émir du Qatar Tamim bin Hamad Al Thani lors d'une conférence à Astana (Kazakhstan), le 13 octobre 2022. (KAZAKH PRESIDENCY / ANADOLU AGENCY via AFP)

Comment sortir de la crise ? "Aucune négociation" n'est possible pour le moment avec Israël, a affirmé lundi 9 octobre un responsable du Hamas, basé à Doha, au troisième jour de l'offensive militaire déclenchée par le mouvement islamiste palestinien sur Israël. "L'opération militaire se poursuit et la résistance, menée par les Brigades Al-Qassam (branche armée du Hamas), continue de défendre les droits de notre peuple, donc il n'y a actuellement aucune négociation possible sur la question des prisonniers ou autre" avec Israël, a déclaré Hossam Badrane, membre du bureau politique du Hamas dans la capitale du Qatar. 

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Pourtant, en coulisses, des pourparlers et des coups de fils sont passés activement. Plusieurs acteurs se proposent en effet d'être médiateurs, notamment dans le cadre de négociations pour un échange de prisonniers entre Israël et le Hamas, à commencer par l'Egypte, mais aussi le Qatar. Doha affectionne en effet ce rôle d’intermédiaire : la famille régnante des Al Thani entretient depuis longtemps une proximité avec la direction du Hamas, qui dispose de fait d'un représentant à Doha. Ce qui n'empêche pas l'émirat d'être en bons termes avec Israël, sans pour autant avoir signé un traité de paix.

Le Qatar a toujours aimé parler à tout le monde : entre le Hamas et Doha, il y a la connivence de l'idéologie des Frères musulmans, mais aussi des relations amicales entre Khaled Mechaal, un haut responsable du mouvement islamiste palestinien, et la famille royale, notamment Cheikh Hamad, l'émir père. Ce dernier avait fait une visite historique dans la bande de Gaza en 2012, accompagné de son épouse, Shira Moza. À l'époque, l'émir avait promis des centaines de millions de dollars d'investissements dans le territoire palestinien. Depuis, un représentant qatarien est installé à Gaza.

Actuellement, Doha verse 30 millions de dollars par mois à l'administration du Hamas pour payer des salaires ou le fuel pour l'électricité. Le Qatar s'est donc rapidement proposé d'être un médiateur dans cette nouvelle crise, notamment pour faire libérer les otages israéliens : son expérience dans ce type d'affaires, son entregent et son carnet de chèques pourraient s'avérer très utiles dans les prochains jours. Or, le temps presse : le Hamas a menacé d'exécuter des otages israéliens en réaction aux frappes israéliennes qui se multiplient sur la bande de Gaza. Plus d'une centaine d'Israéliens ont été enlevés par le mouvement, selon l'armée israélienne, qui a ordonné lundi un siège complet de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, alors que la guerre a déjà fait plus de 1 400 morts de part et d'autre. 

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