"C'est toujours cette même crainte" : à Gaza, les journalistes palestiniens risquent leur vie sous les bombardements israéliens
Pour l'Agence Media Palestine, c'est la même routine depuis qu'Israël a lancé le siège complet de la bande de Gaza, en réponse à l'attaque massive du Hamas. Chaque jour, cette agence parisienne appelle les journalistes gazaouis qu'elle accompagne pour prendre de leurs nouvelles. Elle tente de faire connaître leur travail et de leur venir en aide.
Israël a bombardé plus de 7 000 cibles censées abriter des positions du Hamas. La population civile gazaouie est la première victime de ces bombardements avec plus de 6 500 morts, selon les autorités locales liées au Hamas. Et parmi cette population en danger permanent de mort, il y a quelques dizaines de journalistes palestiniens qui tentent d'informer le monde sur ce qu'endure leur territoire. Roshdi Sarraj, un fixeur de 31 ans qui travaillait avec les correspondants et envoyés spéciaux de Radio France depuis mai 2021, a ainsi été tué dans un bombardement israélien dimanche 22 octobre dernier à Gaza.
"C'est toujours cette même crainte, de savoir si demain ils seront en vie. Depuis le début des bombardements israéliens, il y a eu plus de 21 journalistes palestiniens qui ont été assassinés à Gaza, selon le Comité pour la protection des journalistes", explique Imen Habib de l'Agence Media Palestine. Une cinquantaine de bâtiments abritant des rédactions ont été détruits par des raids israéliens.
"Le gouvernement israélien empêche les journalistes de pouvoir faire leur travail dans la bande de Gaza"
Imen Habib, de l'Agence Media Palestineà franceinfo
"D'ailleurs, les autorités israéliennes n'autorisent pas les journalistes internationaux à se rendre dans la bande de Gaza pour documenter ce qui est en train de se passer", souligne-t-elle, convaincue que les médias sont spécifiquement visés. Dans la bande de Gaza, seuls les journalistes palestiniens peuvent encore travailler au péril de leur vie tant les bombardements israéliens sont d'une ampleur sans précédent.
Iyad Alasttal, journaliste et réalisateur, vit à Khan Younès dans le sud de l'enclave. Il dit avoir déjà perdu 96 membres de sa famille élargie sous les bombes israéliennes. "Un journaliste aujourd'hui à Gaza, s'il a la chance de revenir vivant chez lui, il revient aussi avec beaucoup de chocs. Il galère pour chercher de l'eau, pour avoir du temps avec ses enfants et on n'a même pas d'essence pour la voiture, pour aller couvrir les actualités choquantes dans la bande de Gaza", décrit-il.
Comme beaucoup d'autres ONG présentes sur le terrain gazaoui, l'Agence Media Palestine en appelle à un cessez-le-feu immédiat et à l'ouverture de l'enclave aux journalistes de la presse internationale. Pour que le monde puisse mesurer l'ampleur de la tragédie qui se joue là-bas.
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