Guerre dans la bande de Gaza : démanteler l'UNRWA sacrifierait "une génération entière d'enfants", insiste son chef

Le démantèlement de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), réclamé par Israël, conduirait au sacrifice d'"une génération entière d'enfants" et à "semer les graines" de futurs conflits a averti, lundi 4 mars, son patron devant l'Assemblée générale des Nations unies. Cette déclaration de Philippe Lazzarini intervient alors que seize pays donateurs, dont les Etats-Unis, ont suspendu leur financement à l'agence depuis l'attaque du Hamas sur le sol israélien. La raison : l'UNRWA est accusée d'avoir employé des personnes impliquées dans l'attaque du 7 octobre. Ce direct est désormais terminé.

"De bonnes raisons de croire" que des viols ont été commis lors de l'attaque du Hamas, selon l'ONU. La représentante spéciale de l'ONU sur les violences sexuelles lors des conflits, Pramila Patten, accompagnée par des experts, s'est rendue début février en Israël et en Cisjordanie. Sur la base d'informations recueillies "auprès de sources multiples et indépendantes, il existe de bonnes raisons de croire que des violences sexuelles liées au conflit ont eu lieu lors de l'attaque du 7 octobre à plusieurs endroits à la périphérie de Gaza, y compris des viols et des viols en réunion, dans au moins trois lieux", dont le site du festival Nova, est-il écrit dans le rapport.

Israël accuse l'ONU de passivité face au Hamas, le chef de l'ONU dément. Israël a annoncé le rappel, lundi, de son ambassadeur auprès des Nations unies pour consultations, accusant l'organisation de passivité face au Hamas avant la publication d'un rapport sur les violences sexuelles commises par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre. Le secrétaire général de l'ONU a réfuté cette accusation, assurant que le rapport "a été fait minutieusement et avec diligence".

L'UNRWA accuse Israël de "tortures" contre des employés arrêtés. "Certains de nos employés ont rapporté aux équipes de l'UNRWA qu'ils avaient été forcés à faire des aveux sous la torture et les mauvais traitements" alors qu'ils étaient "interrogés sur les relations entre l'UNRWA et le Hamas et sur une implication dans l'attaque du 7 octobre contre Israël", a déclaré l'agence onusienne.

Israël accuse l'UNRWA d'employer "plus de 450 terroristes" à Gaza. L'armée israélienne a aussi publié ce qu'elle dit être un enregistrement "d'un terroriste travaillant comme professeur d'arabe dans une école de l'UNRWA" qui "décrit son entrée en territoire israélien et dit qu'il détient en otage des femmes israéliennes" lors de l'attaque du 7 octobre. L'AFP n'a pas pu vérifier de façon indépendante ces accusations.

La vice-présidente des Etats-Unis appelle à un "cessez-le-feu immédiat". "Etant donné l'ampleur des souffrances", ce cessez-le-feu doit durer "pour au moins les six prochaines semaines", a déclaré Kamala Harris. "C'est ce qui est actuellement sur la table des négociations", a-t-elle ajouté. Elle a également formulé la critique la plus virulente à ce jour à l'encontre d'Israël de la part d'un haut fonctionnaire américain depuis le début de la guerre. "Le gouvernement israélien doit en faire davantage pour augmenter de manière significative le flux d'aide. Il n'y a pas d'excuses", a estimé la vice-présidente américaine.