Gaza : des médecins sauvent un bébé par césarienne après la mort de sa mère
La jeune femme a trouvé la mort dans un raid israélien. Les médecins qui ont tenté de la sauver l'ont opérée par césarienne, post-mortem. La défunte a donné naissance à une petite fille.
Au moment où les docteurs gazaouis ont retiré le minuscule corps du ventre de sa mère, cette dernière était morte depuis une heure, ensevelie sous les décombres de sa maison bombardée par l'armée israélienne à Gaza. La jeune femme enceinte est restée coincée pendant une heure avant l'arrivée des secours, qui l'ont dégagée, ainsi que son mari, un journaliste de radio grièvement blessé dans la frappe. Elle a tout de même donné naissance, post-mortem, à une petite fille, Shaïma.
"Son corps a été amené après un bombardement à 3 heures du matin vendredi", explique Fadi al-Kharti, médecin à l'hôpital du camp de réfugiés de Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. "Nous avons essayé de la réanimer mais elle est morte sur le trajet de l'hôpital. Nous avons ensuite remarqué un mouvement au niveau de son estomac et calculé qu'elle était enceinte de 36 semaines", selon le docteur qui a opéré la césarienne, avec succès.
"Ma fille est morte, mais j'ai une nouvelle fille"
Le nourrisson porte le prénom de sa mère, Shaïma al-Cheikh Qanane, qui était âgée de 23 ans. "Dieu a protégé cet enfant pour moi. Ma fille est morte, mais j'ai une nouvelle fille. Elle m'appellera 'maman' comme le faisait sa mère", se console la mère de la défunte, Mirfat Qanane, déchirée entre le deuil de son enfant et la joie d'être grand-mère pour la première fois.
Pour l'heure, le bébé né prématuré fait l'objet d'une attention toute particulière des médecins de l'hôpital européen de Khan Younès, où il a été transféré et respire grâce à un masque à oxygène. "Cet enfant est dans un état critique, et a besoin d'être constamment branché au respirateur artificiel car il a été privé d'oxygène entre la mort de sa mère et sa naissance", explique Abdel Karim al-Bawab, le chef de la maternité. Son état "est stable, mais le bébé devra rester ici pour au moins trois semaines".
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