Guerre entre Israël et le Hamas : ce qu'il faut retenir de la journée du mardi 27 février

Washington et Doha ont fait part, mardi, de leur espoir d'aboutir à une pause des combats pendant le ramadan dans la bande de Gaza.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Un Palestinien au milieu des débris d'immeubles dans le camp de réfugiés de Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, le 27 février 2024. (AFP)

Les Etats-Unis et le Qatar espéraient, mardi 27 février, arriver à un nouvel accord de trêve entre Israël et le Hamas, qui entrerait en vigueur dès la semaine prochaine et pourrait durer jusqu'à la fin du ramadan, après bientôt cinq mois de guerre dans la bande de Gaza. Selon un dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas, 29 878 personnes sont mortes dans l'enclave palestinienne depuis le début du conflit, mené en représailles aux attentats du Hamas en Israël, le 7 octobre. Voici ce qu'il faut retenir de la journée de mardi. 

L'espoir d'une trêve pendant le ramadan 

Washington et Doha, médiateurs avec l'Egypte dans cette guerre entre Israël et le Hamas, espèrent obtenir une pause des combats avant le début du ramadan, qui permettrait la libération d'une partie des 130 otages encore détenus dans le territoire palestinien. Le mois de jeûne sacré des musulmans commence le 10 ou le 11 mars au soir, et se termine autour du 9 avril.

Joe Biden a évoqué lundi soir sur NBC "un accord des Israéliens selon lequel ils ne s'engageraient pas dans des opérations durant le ramadan", afin de "faire sortir tous les otages". "J'ai espoir que d'ici lundi prochain, nous aurons un cessez-le-feu", avait-il déclaré plus tôt, en soulignant que ce n'était "pas encore fait".

"Nous serions bien sûr heureux d'y parvenir d'ici la fin de semaine", a assuré mardi le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller. "Nous tentons de faire franchir la ligne d'arrivée à cet accord, et selon nous, c'est possible." A Doha, le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed al-Ansari, a exprimé mardi son "espoir, sans être nécessairement optimiste, de pouvoir annoncer quelque chose aujourd'hui ou demain". Le Qatar, qui héberge la direction politique du Hamas, joue un rôle central dans les négociations. 

Une famine généralisée est "presque inévitable" 

"Si rien n'est fait, nous craignons qu'une famine généralisée à Gaza soit presque inévitable", a alerté mardi Ramesh Rajasingham, au nom du chef du bureau humanitaire de l'ONU (Ocha) Martin Griffiths. "Nous sommes fin février, avec au moins 576 000 personnes à Gaza – un quart de la population – à un pas de la famine. Avec un enfant de moins de 2 ans sur six dans le nord de Gaza souffrant de malnutrition aiguë et d'émaciation. Et pratiquement la totalité de la population de Gaza dépendant d'une aide humanitaire terriblement inadéquate pour survivre", a-t-il insisté. 

"Si rien ne change, une famine est imminente dans le nord de Gaza", a déclaré devant le Conseil de sécurité de l'ONU Carl Skau, directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial. Aucun convoi n'a pu se rendre dans le nord de Gaza depuis le 23 janvier, selon l'ONU, qui dénonce les entraves des autorités israéliennes.

L'Egypte s'inquiète des "répercussions catastrophiques" d'une offensive à Rafah 

"Toute action militaire dans les circonstances actuelles aurait des répercussions catastrophiques qui compromettraient la paix dans la région", a prévenu le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukri, exhortant Israël à ne pas attaquer Rafah et en appelant à un cessez-le-feu immédiat. "Le monde est témoin des crimes et des violations les plus odieux contre le peuple palestinien", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a annoncé une prochaine opération terrestre contre la ville de Rafah, qu'il présente comme le "dernier bastion" du Hamas. Il a assuré dimanche que la "victoire totale" sur le mouvement islamiste palestinien ne serait alors qu'une question de "quelques semaines", soulignant qu'une trêve ne ferait que "retarder" cette offensive.

De nouveaux échanges de tirs entre le Hezbollah et Israël

Le mouvement islamiste libanais Hezbollah a annoncé mardi avoir visé à deux reprises une base militaire israélienne, après des frappes la veille sur l'est du Liban. Dans un communiqué, le Hezbollah a affirmé avoir "visé la base de contrôle aérien de Méron", dans le nord d'Israël, à l'aide d'une salve de missiles antiblindés. Il a affirmé que cette opération intervenait "en riposte aux attaques israéliennes contre les villages et régions du sud" du Liban.

Dans la soirée, l'armée israélienne a annoncé avoir intercepté plusieurs des "20 lancements qui ont été observés depuis le Liban vers le nord d'Israël". Elle a ajouté avoir "identifié l'impact d'un missile antichar dans la zone de l'unité de contrôle aérien à Méron", précisant qu'il n'avait pas affecté le bon fonctionnement du site. "L'armée israélienne frappe actuellement des cibles terroristes du Hezbollah au Liban", poursuit le communiqué.

Pour la première fois depuis le début de la guerre, Israël a déclaré lundi avoir visé des positions du Hezbollah à Baalbeck, dans l'est du Liban, tuant deux combattants. La région de Baalbeck, dans la plaine de la Békaa frontalière de la Syrie, est un bastion du Hezbollah, qui y dispose d'une importante présence militaire. L'armée israélienne a déclaré que les frappes visaient des sites de la défense aérienne du Hezbollah, après que le groupe a abattu un drone Hermes-450 israélien.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.