Guerre entre Israël et le Hamas : l'UNRWA se dit interdite de toute livraison d'aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza
C'est "refuser la possibilité de survivre à des gens qui ont faim", dénonce l'OMS. L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a annoncé être formellement interdite par Israël de toute livraison d'aide alimentaire dans le nord de la bande de Gaza, dimanche 24 mars.
"En dépit de la tragédie qui se déroule sous nos yeux, les autorités israéliennes ont informé l'ONU du fait qu'elles n'approuveraient plus de convois alimentaires de l'UNRWA dans le nord" du territoire, a annoncé le dirigeant de l'UNRWA, Philippe Lazzarini, sur le réseau social X, soulignant que l'agence reste "la principale ligne de vie pour les réfugiés palestiniens".
La décision de dimanche "est un autre clou dans le cercueil" des efforts menés pour convoyer de l'aide aux Gazaouis, a ajouté la porte-parole de l'UNRWA, précisant qu'aucune raison ne leur avait été donnée. Dans les faits, l'agence n'était plus en mesure de distribuer de l'aide dans ce secteur, où le risque de famine est le plus criant, depuis le 29 janvier, a précisé sa porte-parole. Elle peut en revanche continuer à le faire dans la partie sud.
La grande majorité des habitants menacés par la famine
"L'UNRWA a depuis longtemps renoncé" à participer à "la distribution de l'aide dans le nord de Gaza", a répliqué lundi 25 mars le Cogat, l'organisme du ministère de la Défense israélien chargé des affaires civiles palestiniennes. Il assure "travailler avec des organisations humanitaires et d'autres agences de l'ONU pour ouvrir la voie à de grandes quantités d'aide" vers le nord, et qu'"au cours du mois dernier, plus de 350 camions d'aide alimentaire et autre" ont pu entrer sur le secteur.
Israël a accusé l'UNRWA d'employer "plus de 450 terroristes" à Gaza et affirme que 12 de ses employés ont été directement impliqués dans l'attaque sans précédent du 7 octobre menée par le Hamas sur le sol israélien. L'agence, qui emploie quelque 30 000 personnes dans les Territoires palestiniens occupés ainsi qu'en Jordanie, en Syrie et au Liban, s'est séparée des employés mis en cause. Mais une quinzaine de pays, notamment les Etats-Unis, avaient suspendu fin janvier leur financement après les accusations israéliennes. Depuis, plusieurs d'entre eux ont repris leurs versements.
Selon l'ONU, la grande majorité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza sont menacés par la famine. La situation est particulièrement grave pour les quelque 300 000 personnes restées dans le nord du territoire palestinien, où l'acheminement de l'aide est encore plus difficile.
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