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Guerre entre Israël et le Hamas : la difficile enquête sur les violences sexuelles commises contre des femmes lors des massacres du 7 octobre

La police israélienne a ouvert une enquête autour des viols et mutilations sexuelles commis sur des femmes par des combattants du Hamas lors des massacres du 7 octobre.
Article rédigé par Sébastien Laugénie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un secouriste israélien traverse le kibboutz de Kfar Aza, l'un des lieux du massacre du 7 octobre, le 14 novembre 2023. (GIL COHEN-MAGEN / AFP)

Dans l'horreur des massacres commis le 7 octobre dernier, il est une dimension qui jusqu'ici n'a pas été beaucoup évoquée par les autorités israéliennes : les violences sexuelles exercées sur les femmes victimes de ce massacre. La police israélienne a fini par annoncer mardi 14 novembre qu'elle avait ouvert une enquête spécifiquement sur ces dossiers de viols et de mutilations sexuelles.

La police israélienne a présenté à la presse certains documents servant de base à ses investigations : des photos, des témoignages de survivantes, des auditions de combattants du Hamas arrêtés. Il y a par exemple cette photo que commente Oritz Sulizzianu, directrice des centres de crise pour les viols en Israël : "C'est très dur à décrire, mais vous voyez là le corps d'une jeune femme. C'était à la rave party, elle est sans sous-vêtements. Quelqu'un les lui a enlevés, lui a ouvert les jambes et ensuite l'a brûlée après l'avoir violée."

Le viol comme arme de guerre

La listes des sévices décrits par la police est insoutenable : une femme violée par plusieurs hommes, tuée d'une balle dans la tête, des tirs dans les organes sexuels. Le 7 octobre, en Israël, le viol s'est transformé en arme de guerre. Comme dans d'autres conflits, raconte Ruth Halperin Kaddari, membre de la commission parlementaire sur les crimes commis contre les femmes le 7 octobre. "Utiliser le corps des femmes est une pratique qui a une longue histoire, analyse-t-elle. C'est spécifiquement employé pour humilier. Le corps de la femme devient le symbole du corps de la nation." Il existe aujourd'hui de très rares survivantes, traumatisées, qui ont à peine commencé à témoigner devant la police. L'enquête s'annonce très délicate. Elle pourrait prendre des mois, voire des années.

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