Guerre entre Israël et le Hamas : pour le général Vincent Desportes, "le destin d’Israël dans le long terme dépend du succès de l’opération terrestre"
Dans la nuit du 25 au 26 octobre, des opérations ciblées ont été lancées par l’armée israélienne. Mais pour le général et ancien directeur de guerre Vincent Desportes, interrogé sur le plateau du 12/13 info, ces incursions ne sont "pas forcément" un prélude à l’offensive terrestre promise par Benyamin Netanyahou. "Il est possible que cette opération terrestre n’ait pas lieu parce qu’il y a des risques majeurs pour l’armée israélienne, pour les Gazaouis et pour le Premier ministre Netanyahou. (…) Ce qui pourrait arriver de plus grave à Israël, c’est d’arrêter cette opération terrestre devant le tollé international que provoquerait l’accumulation des victimes gazaouies. (…) Le destin d’Israël dans le long terme dépend du succès de cette opération", explique-t-il. Il craint aussi des conséquences similaires à la bataille de Mossoul (Irak), en 2016, ou lors de la prise de Marioupol (Ukraine), en 2022, où les combats se sont prolongés, faisant un très grand nombre de victimes.
Une internationalisation du conflit
Interrogé sur la possible internationalisation du conflit, en raison du soutien au Hamas de l’Iran et du Hezbollah libanais, Vincent Desportes estime que "on peut tomber dans le piège que l’Iran est en train de tendre, c’est-à-dire (…) amener Israël à se confronter à tellement de menaces à la fois qu’il ne peut y faire face. Il y a une grande inconnue sur la partie que va jouer l’Iran, c’est pour ça que les Américains ont envoyé deux groupes aéronavals en Méditerranée orientale." Le général salue également la position du président français Emmanuel Macron, qui a appelé à une coalition internationale. "C’est très important que la France ait ce message : ‘Nous soutenons l’acte de défense d’Israël mais nous soutenons les victimes qui souffriront des dommages collatéraux de la guerre’". Pour lui, "il est important qu’on libère autant d’otages que possible avant l’attaque terrestre", car ces derniers seraient plus difficiles à libérer ensuite, dans un contexte de "guerre continuelle" marquée par les opérations de communication du Hamas.
Vincent Desportes préconise donc de "trouver une solution politique", pointant la responsabilité de l’Occident dans le conflit. "À un moment, le processus de paix a avancé, puis on s’est retiré. Il y a eu un laissez-faire (…) mais le feu couvait. (…) Nous avons commercé, dialogué avec Israël sans continuer à pousser le processus de paix parce que ça nous fatiguait et qu’on n’a pas eu le courage d’aller au bout de ce qui était moral", estime-t-il.
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