Israël a écouté le téléphone du secrétaire d'Etat américain John Kerry
L'hebdomadaire allemand "Der Spiegel" révèle que ses conversations téléphoniques ont été espionnées, en 2013, pendant les négociations avec les Palestiniens.
La nouvelle risque de refroidir encore des relations déjà tendues entre Benyamin Nétanyahou et son allié américain. Israël a écouté les conversations téléphoniques du secrétaire d'Etat américain John Kerry, en 2013, pendant des négociations avec les Palestiniens, révèle dimanche 3 août l'hebdomadaire allemand Der Spiegel (en anglais).
Au cours de ces négociations, qui ont finalement échoué en avril 2014, le chef de la diplomatie américaine a parlé avec de nombreux responsables au Proche-orient, utilisant, selon le journal, non seulement des lignes sécurisées mais également des téléphones satellitaires normaux, faciles à écouter. es conversations ont été interceptées par les services secrets israéliens et ceux d'au moins un autre pays, et Israël "a utilisé les informations ainsi obtenues au cours des négociations", continue l'hebdomadaire.
Kerry entêté mais inefficace
John Kerry, qui considérait comme une priorité de son mandat un réglement négocié au Proche-Orient, avait réussi à ramener à la table des négociations le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et le président palestinien Mahmoud Abbas en juillet 2013. Mais en avril dernier, Israël avait brusquement annoncé l'installation de 700 nouvelles colonies, et refusé de relâcher comme prévu une dernière série de prisonniers palestiniens. A quoi Abbas avait réagi en demandant que la Palestine devienne membre de certaines conventions de l'ONU. Les négociations avaient capoté.
Depuis le début de l'actuelle intervention militaire israélienne à Gaza, John Kerry a tenté à plusieurs reprises d'instaurer un cessez-le-feu, en invitant les parties à négocier au Caire (Egypte), en vain. Si les Etats-Unis livrent toujours des munitions à Israël, ils se sont montrés moins prompts à défendre les exigences d'Israël, au Conseil de sécurité de l'ONU par exemple. Ce qui a valu à John Kerry d'être qualifié de "traître" et de "pro-Hamas" dans une partie de la presse israélienne. Des ministres ont en outre réclamé qu'il abandonne son rôle de médiateur. Ce qu'il ne semble pas encore envisager.
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