Israël-Palestine : état d'urgence à Lod, secouée par des violences intercommunautaires
Le Premier ministre Benjamin Netanyahou a déclaré l'état d'urgence dans cette commune au sud de Tel-Aviv, l'une des plus anciennes d'Israël. Des manifestants arabes ont été attaqués par des Juifs nationalistes, des personnes juives ont été agressées et leurs biens vandalisés.
Des centaines de roquettes tirées de Gaza vers Israël et sa capitale, d'après l'armée israélienne, des frappes en riposte de Tel-Aviv et au moins 58 morts... L'affrontement entre le Hamas et l'État hébreu ne donne aucun signe d'apaisement mercredi 12 mai.
À Lod, au centre du pays, où vivent deux tiers de Juifs et un tiers d'Arabes, des violences intercommunautaires ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi. Des manifestants arabes ont été attaqués par des Juifs nationalistes, des biens et des personnes juives vandalisés. Le premier ministre, Benjamin Netanyahou, y a déclaré l'état d'urgence.
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Dans les rues de Lod, il reste encore des voitures calcinées et des déchets. La pelleteuse nettoie la place sur laquelle donnent une synagogue, une église et une mosquée. Cette habitante a tout vu mardi soir : "Ils [des Israéliens arabes] voulaient manifester en soutien à Gaza et à la mosquée Al-Aqsa. Mais très vite, les forces de l'ordre sont arrivées et ils ont commencé à tirer des grenades assourdissantes et des gaz lacrymogènes pour mettre un terme à notre rassemblement".
Les Palestiniens ne se sentent pas chez eux
Lod, 68 000 habitants, est une ville très mélangée, l'une des plus anciennes d'Israël. Peuplée historiquement de juifs et de musulmans, elle a été le théâtre de violents combats lors de la création d'Israël et d'un exil massif de Palestiniens en 1948. Aujourd'hui encore, les Palestiniens, citoyens d'Israël, ne se sentent pas chez eux : "Je suis vraiment en colère, dit une femme, contre les juifs et la police qui prend leur parti et qui détourne le regard quand ils s'en prennent à nous. Mais nous n'allons pas nous taire."
"Ici en tant qu'Arabes, nous n'avons aucun droit, même si nous sommes citoyens israéliens. Dans cette soi-disant démocratie, tous les citoyens ne sont pas égaux."
Une habitante de Lodà franceinfo
Une école religieuse juive et une synagogue ont été endommagées. L'appartement d'un habitant juif a été saccagé en son absence. Le maire parle d'une "Nuit de cristal" [référence au pogrom contre les Juifs du troisième Reich dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938] ; une femme arabe citoyenne israélienne préfère ne pas nous parler. "Je ne veux pas être déportée", dit-elle. Le président israélien, Reuven Rivlin, dénonce quant à lui un "pogrom" après ces émeutes. Des mots extrêmes de part et d'autre qui résument la tension qui règne à Lod.
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