: Reportage Guerre entre Israël et le Hamas : une manifestation pacifiste autorisée pour la première fois à Tel-Aviv
Alors que l’opération militaire menée par l’armée israélienne pour "détruire" le Hamas dans la bande de Gaza a déjà fait plus de 16 000 morts et près de deux millions de déplacés côté palestinien, bien peu de voix pacifistes arrivent à se faire entendre dans la société civile israélienne depuis deux mois.
Dans un pays traumatisé par les attaques du 7 octobre, la police et la population rejettent toute expression pacifiste. Mais mardi 5 décembre au soir, tout de même, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant le ministère de la Défense à Tel-Aviv, sans être dispersées par la police, et c’est en soi une première.
Les manifestants comptent revenir chaque semaine
L’appel a circulé très vite dans le petit réseau des professeurs d’université de gauche. Pas de communication à la presse, pas de déclaration à la police et pas de slogans criés pour ne pas s’attirer des ennuis. Les précédentes tentatives ont fini en garde à vue. "Une partie de la répression tient au fait que la police invente des accusations insensées, comme ‘soutien au Hamas’, juste parce qu’on participe à des petits rassemblements comme celui-ci et qu’on porte une pancarte", explique Tobie, un chercheur.
Cette fois, la police se tient à distance et on entend quelques klaxons de soutien, ce qui rassure les organisatrices, Anat et Yaelle. "Il y a de l’hostilité en ce moment chez les Juifs israéliens pour toute personne qui émet des critiques contre ce qui se passe. Mais je pense que beaucoup de gens comprennent que l’objectif de démolir le Hamas n’est pas atteignable." D’ailleurs, les manifestants comptent bien revenir chaque semaine jusqu’à la fin de la guerre à Gaza.
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