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"S’il y a occupation, alors il y a résistance" : Ahed Tamimi, Palestinienne de 16 ans inculpée pour avoir giflé un soldat israélien, défendue par sa famille

Ahed Tamimi a été arrêtée mi-décembre après la diffusion d'une vidéo dans laquelle on la voit gifler un soldat israélien. Lundi, 12 chefs d'inculpation ont été requis contre elle devant un tribunal militaire hébreu.

Article rédigé par franceinfo - Marie Semelin
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Ahed Tamimi attend son audience à la court militaire de la prison d'Ofer, le 1er janvier 2018. (AHMAD GHARABLI / AFP)

En Cisjordanie, Ahed Tamimi est devenue pour les Palestiniens un symbole de la lutte contre l'occupation. Douze chefs d'inculpation ont été requis contre elle, lundi 1er janvier devant un tribunal militaire israélien, dont agression et menaces contre des soldats, après la diffusion d'une vidéo sur les réseaux sociaux dans laquelle la jeune femme de 16 ans gifle un soldat israélien. Elle avait été arrêtée le 19 décembre 2017.

Pour les Israéliens, Ahed Tamimi est une agitatrice, issue d'une famille de provocateurs qui n'hésitent pas à filmer leurs altercations avec les soldats. Sa cousine, présente sur la vidéo, et sa mère, qui l'a postée sur les réseaux sociaux, sont aussi en détention.

Une famille qui proteste depuis 2009

Les yeux bleus comme sa fille Ahed, Bassem Tamimi est une figure de la lutte contre la colonisation israélienne et il connait bien les tribunaux militaires. En effet, ce père de famille a déjà passé quatre ans en détention adminstrative, sans charges retenues contre lui. Il a transmis son militantisme à sa fille : "S’il y a occupation, alors il y a résistance. Ils nous ont pris notre liberté, ils nous ont pris la justice. Et la liberté ça n’a pas de prix." Il soutient totalement le geste d'Ahed.

Je suis fier de ma fille. Elle a giflé l’occupation, le symbole de l’occupation

Bassem Tamimi, père d'Ahed

à franceinfo

À Nabi Saleh, le village des Tamimi en Cisjordanie, la captation des ressources en eau par la colonie voisine pousse la famille et les autres habitants à manifester toutes les semaines, caméra au poing, en 2009. "Notre vie à Nabi Saleh est très difficile, il suffit de voir combien de gens du village sont arrêtés", explique Bissane Tamimi, la cousine d'Ahed et sœur de Nour, elle aussi arrêtée. Selon elle, la présence de cette colonie rend la vie impossible. "Tous les jours, nous avons l’armée devant chez nous. Ils viennent dans nos maisons, il n’y a aucune barrière entre nous et la colonie d’en face. On vit au beau milieu de l’occupation !" Le tribunal doit décider le 8 janvier s'il suit les réquisitions du procureur. 

La famille d'Ahed Tamimi se mobilise pour la jeune femme : le reportage de Marie Semelin

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