Suspension partielle des exportations d'armes britanniques vers Israël : "C'est la première fois qu'un pays occidental prend une telle décision", souligne l'ancien officier Guillaume Ancel

Le Royaume-Uni a annoncé suspendre une trentaine de licences d'exportation d'armes à Israël car "il existe un risque clair" qu'elles soient utilisées pour violer le droit humanitaire international à Gaza.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy, lors de sa déclaration sur les ventes d'armes à Israël, le 2 septembre 2024. (AFP PHOTO / PRU)

"C'est une décision éminemment symbolique", analyse mardi 3 septembre sur franceinfo, Guillaume Ancel, ancien officier et chroniqueur de guerre, après l'annonce de Londres de suspendre une trentaine de licences d'exportation d'armes vers Israël sur un total de 350. "C'est la première fois qu'un pays occidental - qui a toujours soutenu Israël - prend une telle décision", ajoute-t-il.

 
Même si les exportations d'armes britanniques sont faibles, la décision du Royaume-Uni de les suspendre en évoquant un risque qu'elles soient utilisées en violation du droit international à Gaza "ouvre la porte" et envoie un message, selon Guillaume Ancel : "On ne peut plus laisser Netanyahou mener sa politique de dévastation, de carnage, qu'il conduit depuis onze mois sur la bande de Gaza". L'ancien officier déplore aussi la mort des six otages israéliens découverts dans un tunnel de Gaza. "Ils auraient dû être libérés si Netanyahou avait accepté un cessez-le-feu qu'il refuse depuis neuf mois. Ça fait neuf mois qu'il rend 'chèvres' tous les négociateurs. En réalité, il veut rester en guerre, exactement comme le Hamas."

"Ça va questionner les États-Unis"

Israël est en train de "perdre le soutien des pays qui l'ont toujours soutenu jusqu'ici", assure Guillaume Ancel qui regarde surtout outre-Atlantique. "Ça va questionner les États-Unis qui sont fournisseurs à 90% d'Israël". Il attend les résultats de la présidentielle américaine pour une éventuelle prise de décision. "Après le 4 novembre, Kamala Harris [si elle est élue] a déjà prévenu qu'elle défendrait Israël mais qu'elle se préoccupait du peuple palestinien", rappelle Guillaume Ancel. 

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