Témoignage "Je dois continuer à croire qu'il est vivant" : malgré l'incertitude autour de Kfir, bébé otage du Hamas, ses proches espèrent toujours

Le bébé d'un an désormais a été kidnappé le 7 octobre dernier avec ses parents et son grand frère. Devenu symbole des otages en Israël, son sort reste totalement incertain.
Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Yossi, un cousin d'Ariel et Kfir Bibas kidnappés le 7 octobre 2023 par le Hamas, est mobilisé pour obtenir la libération de l'enfant. (THIBAULT LEFEVRE / RADIOFRANCE)

La photo de son visage souriant, avec ses cheveux roux, et son doudou rose fuchsia est sur tous les murs d'Israël. Ce bébé est devenu le symbole des atrocités commises par le Hamas le 7 octobre : Kfir Bibas a été enlevé à l'âge de 9 mois avec sa maman, son père et son grand frère de 4 ans. Le sort de l'enfant, qui aurait dû fêter son premier anniversaire ce 18 janvier 2024, est inconnu : on ne sait pas s'il est encore vivant.

Ses proches, et notamment son grand cousin, Yossi, veulent encore y croire. "Je n'ai plus envie de parler. Je veux crier. Ramener ma famille !", glisse-t-il, devant l'une de ses nombreuses affiches dans les rues de Tel-Aviv. Aujourd'hui, sur l'image, l'âge de l'enfant est barré : "Au début, c'était neuf mois. Et, puis, on a raturé et on a écrit un an, explique Yossi. Ça fait trois mois et demi qu'il y a un bébé quelque part, sous terre. Je ne sais pas si quelqu'un change ses couches. C'est terrible ! "

"Que le Hamas se mette à genoux et nous supplie d'arrêter"

Kfir Bibas est le seul des 38 enfants otages avec son frère de 4 ans, Ariel, à ne pas avoir été libéré. Le Hamas a diffusé, il y a près de deux mois, une vidéo de son père, Yarden, qui implorait, sous la contrainte, le gouvernement israélien de négocier pour rapatrier les cadavres de son épouse et de ses fils. Kfir serait donc mort. Mais Yossi, lui, ne veut pas y croire : "Je ne peux pas l'expliquer. Je sens qu'ils sont vivants. C'est une première chose. D'autre part, si je perds la foi, je n'ai plus aucune raison de continuer ce que je fais en ce moment… Comme cette interview. Ça ne servirait à rien. Je dois garder la foi et continuer à croire qu'ils sont vivants et qu'ils vont revenir."

Comme Yossi, les familles des otages ainsi que des dizaines d'Israéliens, manifestent régulièrement sur la "place des otages", à Tel-Aviv. (THIBAULT LEFEVRE / RADIOFRANCE)

Israël n'a libéré qu'un otage par la force, depuis le début de la guerre, et les négociations sont depuis un mois et demi au point mort. Et pourtant, malgré les risques, Yossi, est favorable à la poursuite de l'opération militaire : "La seule solution pour que tout le monde revienne - tout le monde, pas 50, 60 ou 70 otages, mais tout le monde -, c'est que le Hamas se mette à genoux et nous supplie d'arrêter. Sinon, nous allons passer toute notre vie à nous demander ce qui leur est arrivé…"

"Tous les dirigeants du monde sont des lâches et des hypocrites. Me regarder avec un visage triste me dire avec empathie, qu'ils sont désolés pour moi, c'est une chose ! Mais agir, ce n'est pas pareil."

Yossi, cousin de Kfir Bibas

à franceinfo

Yossi participera jeudi à une manifestation pour l'anniversaire de son petit-cousin. Elle se déroulera sur la désormais tristement célèbre "place des otages", à Tel-Aviv.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.