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La démission de Moubarak saluée dans le monde entier

Elle a provoqué des scènes de liesse au Caire. L'annonce du départ du président égyptien est également très commentée hors d'Egypte. Bruxelles fait part de sa satisfaction. Des manifestations de joie ont lieu en Tunisie et à Gaza. Washington appelle l'armée égyptienne à {"tracer la voie vers des élections libres"}. Israël, de son côté, fait part de son inquiétude.
Article rédigé par franceinfo
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Hosni Moubarak a "écouté la voix du peuple égyptien". Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne, a été l'une des premières à s'exprimer, quelques minutes après la démission du président égyptien. Cela ouvre la voie, dit-elle, à des "réformes plus rapides et plus profondes".

Deux heures après la démission de Moubarak, Nicolas Sarkozy a salué la décision "courageuse et nécessaire" du président égyptien. Il espère la tenue d'élections "libres
et transparentes".

_ La gauche s'est montrée plus enthousiaste : Martine Aubry a salué "la grande victoire du peuple égyptien", Jack Lang "un jour historique pour l'Egypte". "Ce
qui a été possible au Caire ou à Tunis peut aller jusqu'à Téhéran" affirme de son côté le chef de file des députés PS, Jean-Marc Ayrault. "Nous serons vigilants pour que cette victoire ne soit pas
confisquée" prévient cependant le numéro 1 des communistes, Pierre Laurent.

Plusieurs centaines de Français d'origine égyptienne se sont rassemblés ce soir sur l'esplanade
des Invalides à Paris pour célébrer la nouvelle.

Il faut "aller vers un gouvernement civil et démocratique" en Egypte, a
souligné pour sa part le Premier ministre britannique David Cameron.

"De nombreuses questions sans réponse" dit Obama

Même demande de la part de Barack Obama. Le président américain a affirmé que l'Egypte "ne sera plus jamais la même", mais que "de nombreuses questions restent sans réponse". Le locataire de la Maison Blanche a insisté sur la nécessité pour l'armée égyptienne de "lever l'état d'urgence et de tracer la voie vers des élections libres". Barack Obama insiste également pour que le prochain gouvernement égyptien reconnaisse l'accord de paix de 1979 avec Israël.

Le gouvernement israélien avait fait la même demande, laissant paraître son inquiétude devant une possible montée de l'islamisation en Egypte. Un responsable gouvernemental israélien espère ainsi que la période de transition qui s'ouvre en Egypte sera "sans secousse" .

La Suisse gèle les avoirs de Moubarak

De son côté, la Suisse annonce sa décision de geler "avec
effet immédiat" les avoirs que pourraient détenir Moubarak et son entourage dans la confédération.

"Une leçon pour beaucoup de régimes arabes"

Dans le monde arabe, les réactions sont également très nombreuses. La démission a provoqué des scènes de liesse à Tunis, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. "Dieu a délivré nos frères égyptiens de ce dictateur" s'exclame un jeune Tunisien, alors qu'un tonnerre de klaxons résonne dans la capitale tunisienne.

Le Hamas salue le "début de la victoire de la révolution égyptienne" et appelle "l'armée égyptienne à se porter
garante des revendications du peuple et à ne pas permettre qu'elles soient
dévoyées".

Les puissants Frères musulmans de Jordanie lancent un avertissement : le départ d'Hosni Moubarak doit "être
une leçon pour beaucoup de régimes arabes, qui suivent
les mêmes méthodes contre leurs peuples".

En Algérie, six personnes ont été interpellées lors d'une manifestation de soutien à la révolution égyptienne. "Après Moubarak, c'est Bouteflika" scandaient les manifestants.

Des feux d'artifice ont été tirés à Beyrouth pour fêter la démission de Moubarak, et le Hezbollah libanais parle d'une "victoire historique".
_ L'Iran affirme également que les Egyptiens ont obtenu une "grande victoire".

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