La justice égyptienne ordonne l'arrêt des "tests de virginité" sur des détenues
L'armée avait reconnu fin juin avoir pratiqué ces tests sur au moins dix-huit jeunes femmes arrêtées place Tahrir. Elle prétend avoir voulu se protéger d'éventuelles accusations de viol.
La justice égyptienne a ordonné mardi 27 décembre à la police militaire d'arrêter de pratiquer des tests de virginité sur des détenues. Le 9 mars, peu après le départ du président égyptien Hosni Moubarak, et alors que les manifestants occupaient toujours la place Tahrir, plusieurs femmes ont arrêtées par l'armée. Dix-huit d'entre elles ont affirmé avoir été battues, soumises à des décharges électriques ainsi qu'à des tests de virginité forcés.
Après plusieurs démentis, un général a reconnu fin juin les accusations. "Des tests de virginité ont été pratiqués pour protéger l'armée contre des accusations possibles de viol", a déclaré l'homme, également membre du Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis la démission de Moubarak.
Menaces d'inculpation de prostitution
"Nous voulions prouver qu'elles n'étaient déjà plus vierges" en arrivant en détention, avait indiqué quelques semaines plus tôt un autre officier, sous couvert d'anonymat, au site d'information américain CNN.
Certaines de ces femmes auraient par ailleurs été menacées d’être inculpées de prostitution si les tests montraient qu’elles n’étaient pas vierges. Des organisations de défense des droits de l'homme affirment que plusieurs autres cas de tests de virginité ont été signalés dans des prisons militaires.
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