La liberté pour Roxana Saberi
La condamnation avait suscité une bronca diplomatique contre l'Iran. La justice de la République islamiste a fait marche arrière et la journaliste irano-américaine Roxana Saberi a quitté la prison Evine, au nord de Téhéran cet après-midi.
Apparue pâle et affaiblie à l'audience de son procès en appel dimanche, la jeune femme, âgée de 32 ans, a retrouvé son père, Reza Saberi à la porte de sa prison. Le soulagement est général, puisque Roxana Saberi avait été condamnée à huit ans de prison pour “ espionnage au profit d'un pays hostile ”, en l'occurrence les Etats-Unis (lire notre précédant article). Sa peine aura finalement été réduite en appel à deux ans de prison avec sursis.
Cette clémence vient couronner un procès en appel d'une durée de trois heures, alors que l'audience n'en avait duré qu'une seule en première instance. Mais le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le chef du pouvoir judiciaire, l'ayatollah Mahmoud Hachémi Shahroudi, avaient demandé au tribunal révolutionnaire de porter la plus grande attention à l'appel de la sentence.
Le contexte politique pourrait avoir joué en faveur de Roxana Saberi. Les Etats-Unis se sont en effet engagés dans une politique de la main tendue envers le régime iranien. L'avocat de la jeune femme a d'ailleurs joué sur cette situation en argumentant que les Etats-Unis n'étaient pas un pays hostile et donc que la condamnation ne pouvait pas tenir.
_ La grève de la faim entamée pendant deux semaines par la journaliste a achevé de mettre les autorités iraniennes dans l'embarras.
Roxana Saberi peut donc sortir de prison, mais de là à ce qu'elle soit totalement libre, il y a un pas. Elle n'est en effet pas blanchie et il n'est pas certain qu'elle puisse quitter l'Iran quand elle le voudra. Son père a pourtant fait part de son souhait de quitter l'Iran dès que possible. Pour cela, il faudra d'abord que les autorités rendent son passeport à la jeune journaliste.
Grégoire Lecalot, avec agences
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