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Le régime syrien organise dimanche et lundi une réunion sur le dialogue national, sans l'opposition

Celle-ci refuse toute discussion tant que les violences se poursuivent, alors que les ONG estiment à 1300 les victimes civiles depuis le début du mouvement de contestation, le 15 mars.Le vice-président Farouk al-Chareh a ouvert les débats, qui doivent porter sur des réformes politiques notamment des amendements à la Constitution.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Réunion pour le "dialogue national" à Damas, en présence du vice-président Farouk al-Chareh (au centre), 10 juillet 2011 (AFP / Louai Beshara)

Celle-ci refuse toute discussion tant que les violences se poursuivent, alors que les ONG estiment à 1300 les victimes civiles depuis le début du mouvement de contestation, le 15 mars.

Le vice-président Farouk al-Chareh a ouvert les débats, qui doivent porter sur des réformes politiques notamment des amendements à la Constitution.

Il s'agirait notamment de discuter de la clause 8 de la Constitution, qui fait du parti Baas "le dirigeant de l'Etat et de la société". Des représentants du parti, au pouvoir depuis 1963, et des personnalités, comme le député indépendant Mohammad Habache, ont été conviés.

Les opposants au régime du président Bachar al-Assad ont décidé de boycotter la réunion. Ils réclament avant tout dialogue "le retrait des forces syriennes des villes, la libération des détenus politiques et des manifestants pacifiques ainsi que la formation d'une enquête sur les crimes commis contre les manifestants", a déclaré à l'AFP un opposant sous couvert de l'anonymat.

Sur le terrain, les manifestants exigent aujourd'hui la chute du régime et des élections libres, refusant toute discussion.

Depuis le début du mouvement de contestation en Syrie, le 15 mars, les forces de sécurité ont arrêté plus de 12.000 personnes, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), et la répression a fait plus de 1.300 morts civils, selon des ONG.

Lors des seules manifestations de vendredi, l'OSDH a comptabilisé 200 arrestations, dont celle du scénariste Oussama Ghanam, 36 ans. 15 personnes ont été tuées le même jour par les forces de sécurité, selon l'OSDH.

Des soldats obligés de tirer sur des manifestants
Des membres des forces de sécurité syriens affirment qu'ils ont été forcés de tirer sur des manifestants sans armes, sous peine d'être eux-mêmes abattus, selon Human Rights Watch.

L'organisation de défense des droits de l'homme cite le témoignage de 12 déserteurs syriens réfugiés au Liban, en Syrie et en Turquie.

Des ambassadeurs convoqués
Les autorités syriennes ont convoqué les ambassadeurs français et américain pour protester contre leur visite sans autorisation dans la ville de Hama.

Une manifestation a réuni plusieurs centaines de milliers de personnes le 1er juillet dans cette ville située à 200 km de Damas et encerclée par l'armée. Hama, où 15.000 à 30.000 personnes avaient été massacrées lors d'une révolte des Frères musulmans en 1982, est devenue une ville symbole.

Son gouverneur, limogé au lendemain de la grande manifestation, a été remplacé dimanche.

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