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Les journaux arabes ont consacré leurs "unes" dimanche aux frappes occidentales en Libye

Ils sont divisés sur l'opportunité de ces frappes, certains titres y voyant une opération "impérialiste" occidentale, d'autres jugeant essentiel d'arrêter le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi.Revue de presse.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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Marchand de journaux syrien, le 18 mars 2011 à Damas. (AFP/STR)

Ils sont divisés sur l'opportunité de ces frappes, certains titres y voyant une opération "impérialiste" occidentale, d'autres jugeant essentiel d'arrêter le dirigeant libyen, Mouammar Kadhafi.

Revue de presse.

En Tunisie, théâtre d'une révolution en décembre-janvier, la presse prononce un verdict dur contre les bombardements aériens lancés samedi et approuvés par l'ONU jeudi, estimant que ceux-ci pouvaient plonger le Maghreb et le Moyen-Orient dans l'instabilité.

Pour le quotidien privé Achourouk, cette action représente "une menace pour la région", risquant d'en faire une "zone de tension et une base avancée pour les forces impérialistes". Le journal juge même que l'arrivée des Occidentaux "va souiller la bataille du peuple libyen contre la junte corrompue" de Kadhafi. Pour le journal Essabah, cette intervention militaire est alimentée par le pétrole libyen qui aiguise les appétits occidentaux.

En Algérie, cette analyse est partagée par le principal quotidien El Khabar dans un éditorial intitulé "Quand le pétrole se mélange au sang libyen". "La vraie guerre est celle du pétrole. Le peuple libyen n'a rien a y faire", martèle-t-il.

El Watan moque de son côté les Occidentaux qui donnent la leçon à Kadhafi mais oublient "monarques, princes, roitelets et présidents à vie (ou à mort) qui humilient leurs peuples", en allusion à la répression de la contestation au Bahreïn et au Yémen, où l'Europe et les Etats-Unis se gardent d'intervenir.

Toujours en Algérie,Le Soir prend à contre-pied ces positions dans une "Lettre aux vierges qui crient au nouvel impérialisme et au néo-colonialisme", soulignant que Kadhafi réprime dans le sang depuis plus d'un mois une insurrection populaire. "Fallait-il pour être un bon Arabe, un bon musulman, attendre en silence que le dernier habitant de Benghazi soit exposé aux (missiles) Katioucha ou au gaz sous prétexte que les Occidentaux veulent recomposer la région?", s'interroge le journal.

Aux Emirats arabes unis, le Gulf news milite de son côté avec ferveur pour les bombardements en Libye, titrant "Le monde a commencé à agir contre Kadhafi". Dans un éditorial publié sur son site internet quelques heures avant le début des frappes, celles-ci étant intervenues après le bouclage des éditions des journaux du Golfe, le quotidien insistait déjà sur la nécessité d'arrêter les forces de Tripoli "aujourd'hui, pas demain". Et "tout retard serait inacceptable", car "le dirigeant libyen et toute personne continuant de se battre pour lui doit voir que la communauté internationale se mobilise pour répondre à ses crimes contre l'humanité"

En Israël, les bombardements étrangers ne font pas non plus l'unanimité. Le quotidien populaire Yediot Aharonot se félicite que "le monde ait arrêté de se taire" et souligne que le président américain Barack Obama a annoncé que la communauté internationale ne garderait plus le silence lorsque "un tyran massacre ses compatriotes".

Mais Maariv relève qu'il est désormais difficile de prévoir l'issu des violences en Libye: "les frappes aériennes risquent de prolonger le conflit et d'entraîner en fin de compte une intervention militaire plus grave".

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