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Liban : la majorité antisyrienne rase les murs

Les députés de la majorité antisyrienne libanaise ont virtuellement disparu de la vie publique. Une façon pour eux d'échapper à la vague d'assassinats qui a coûté la vie à l'un d'entre eux, hier, à quelques jours du scrutin présidentiel.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France © REUTERS / Fadi Ghalioum)

Deuil, aujourd'hui, à Beyrouth. Les écoles et les banques sont fermées. Au Liban, ce sont les députés qui élisent le chef de l' Etat. Autant dire que l'attentat à la voiture piégée d'hier, contre un député de la majorité, a plongé encore un peu plus le Liban dans la crise et menace de faire échouer ses efforts pour élire un nouveau président, le 25 septembre.

La mort d'Antoine Ghanem réduit à 68 sièges la majorité dont dispose la coalition gouvernementale antisyrienne sur les 128 sièges du Parlement, soit trois de plus seulement que la majorité absolue nécessaire pour remporter des suffrages. Antoine Ghanem est la septième personnalité antisyrienne assassinée depuis l'attentat à la bombe qui a tué en février 2005, l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.

La majorité a donc lancé un "plan de protection des députés", envoyés à l'étranger ou placés dans un hôtel de luxe de Beyrouth. Quant aux ministres de la majorité antisyrienne, ils sont toujours enfermés derrière les murs épais du siège du gouvernement, à l'abri des chars. Depuis le début du mois de décembre 2006, un "sit-in" de l'opposition soutenue par Damas et Téhéran est organisé à quelques pas. "Il y a des instructions de ne pas bouger. Nous restons sur place, nous ne sortons pas, nous ne faisons que recevoir des gens", a expliqué le député et ministre des Télécommunications Marwan Hamadé, visé par un attentat en octobre 2004.

Pratiquement privés de vie sociale, ces dignitaires libanais disent être visés par Damas, pour avoir forcé les troupes syriennes, aux manettes du pays depuis des années, à quitter le pays, en 2005. Parce qu’ils sont déterminés, aussi, à créer un tribunal international pour poursuivre ceux qu’ils considèrent comme des criminels.

Le Premier ministre, Fouad Siniora, a demandé aux Nations-Unies d'ajouter l'assassinat d'Antoine Ghanem à la liste des crimes sur lesquels une commission spéciale de l'Onu mène une enquête.

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