Liban : la France appelle à la "formation rapide d'un gouvernement qui fasse ses preuves", après la démission de l'actuelle équipe
"Il est désormais indispensable que les aspirations exprimées par les Libanais en matière de réformes et de gouvernance soient entendues", a déclaré Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères.
Ce qu'il faut savoir
La rue a réussi à faire plier l'exécutif. Le Premier ministre libanais, Hassan Diab, a annoncé la démission collective de son gouvernement, lundi 10 août, soit six jours après la double explosion meurtrière qui a dévasté une partie de Beyrouth. Le ministre français des Affaires Etrangères, Jean-Yves le Drian, a appelé dans la foulée à la "formation rapide d'un gouvernement qui fasse ses preuves auprès de la population". "Il est désormais indispensable que les aspirations exprimées par les Libanais en matière de réformes et de gouvernance soient entendues", a déclaré le ministre dans un communiqué.
Les explosions impûtées à la "corruption". Lors de cette allocution, Hassan Diab a déclaré que cette déflagration était le résultat d'une "corruption" endémique et s'est dit aux côtés de ceux qui réclament que les responsables de ce "crime" soient traduits en justice.
Quatre premières démissions. Les ministres des Finances, de la Justice, de l'Information et de l'Environnement avaient déjà présenté leur démission depuis dimanche, au lendemain d'une flambée de colère qui a mobilisé des milliers de manifestants à Beyrouth.
Le président également critiqué. Accusées de corruption, de négligence et d'incompétence par la rue, les autorités n'ont toujours pas répondu à la principale question : pourquoi une énorme quantité de nitrate d'ammonium était entreposée au port, au beau milieu de la ville ? Le président Michel Aoun, de plus en plus contesté, a rejeté une enquête internationale.
Vers des élections législatives anticipées. Samedi, Hassan Diab avait indiqué qu'il était prêt à rester dans ses fonctions pendant deux mois, jusqu'à l'organisation d'élections anticipées dans ce pays dominé par le mouvement armé du Hezbollah. Les élections anticipées ne figurent pas parmi les principales revendications de la rue, car le Parlement est contrôlé par les forces traditionnelles qui ont élaboré une loi électorale calibrée pour servir leurs intérêts.