"Ils n'ont plus d'accès au fioul, à l'eau chaude et même à la nourriture" : une violente tempête isole les camps de migrants syriens au Liban
Depuis une semaine, la vallée de la Bekaa au nord du Liban est comme coupée du monde après une tempête de neige et des inondations.
Pluies diluviennes, rafales de vent à 100 km/h et neige... La tempête Norma s'abat depuis une semaine sur le Proche-Orient, en particulier au Liban, qui accueille plus d'un million et demi de réfugiés syriens. Selon le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés, près de 850 camps de réfugiés informels, qui abritent près de 50 000 personnes, sont directement menacés par ces intempéries.
"La situation est horrible"
C’est le cas dans la vallée de la Bekaa qui jouxte la frontière avec la Syrie et qui est devenue très difficile d’accès ces derniers jours. Les bénévoles libanais ont de l’eau jusqu’aux genoux au milieu d’un camp de réfugiés et témoignent sur les réseaux sociaux de la désolation dans cette région.
Une centaine de camps informels sont complètement inondés et plusieurs ont été évacués en urgence, explique Roba Maishen, elle dirige l’ONG Sawa, qui a mis à l’abri près de 400 familles. "On a dû envoyer des voitures spécialisées pour faire sortir les gens des camps. Il y avait même des familles qui utilisaient des bois comme bateau pour pouvoir sortir. Les réfugiés qui sont sortis de leur tente n'avaient que ce qu'ils portaient, donc la situation est vraiment très horrible", raconte-t-elle.
Plus de chauffage et pas assez de nourriture
L’eau et la boue se sont installées autour des camps et dans les tentes, la neige et le froid paralysent et frigorifient ceux qui vivent ici. Les ONG ont appelé les municipalités, les églises et les mosquées à ouvrir des salles pour les réfugiés, explique Georges Talamas, de l’ONG Basma E Zetouneh. "On a beaucoup de problèmes avec le froid. La neige coupe toutes les possibilités, on ne peut plus bouger. Ils n'ont plus d'accès au fioul, à l'eau chaude et même à la nourriture et aucune organisation internationale ou le gouvernement ne font quelque chose", déplore-t-il.
Les ONG locales se sentent seules et déplorent que l’attention internationale se soit éloignée de la Syrie et de ses millions de réfugiés comme si la guerre était terminée et leur sort du passé.
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