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Liban : colère après la libération de l'ex-ministre Samaha, accusé de terrorisme

Le tribunal militaire libanais a libéré sous caution, le 14 janvier 2015, l’ancien ministre libanais pro-syrien Michel Samaha, accusé d’avoir voulu mener des actions terroristes. Le camp anti-syrien crie au scandale.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'ex-ministre pro-syrien Michel Samaha à son domicile après sa libération de prison, le 14 janvier 2015. (AFP/ Anwar Amro)

Une caution de 100.000 dollars et le tour est joué. Condamné pour terrorisme, l’ancien ministre libanais Michel Samaha a retrouvé sa liberté.

Selon l’acte d’accusation, l’ex-responsable politique chrétien, très proche du régime syrien, avait planifié avec le chef des services de sécurité syriens des attentats au Liban et l’assassinat de personnalités politiques et religieuses hostiles à Damas.
Il avait été condamné à quatre ans et demi de prison par un tribunal militaire qui l’a aussi déchu de ses droits civiques et politiques.

Des attentats «pour protéger le pays»
Sa libération est aussi surprenante que son arrestation et ses aveux. En août 2012, Michel Samaha est arrêté chez lui après avoir été trahi par l’un de ses complices qui avait enregistré ses aveux.
Il reconnaît lors de son procès avoir transporté dans sa propre voiture des explosifs en provenance de Syrie tout en précisant qu’il pensait que les attentats étaient destinés à protéger le pays.

Son arrestation avait été jugée comme un défi du gouvernement libanais au régime de Damas affaibli alors par la situation interne.

La libération de Samaha est inacceptable affirme sur Twitter le candidat à la présidentielle Samir Geagea 

نشعر في هذا اليوم بالقرف من عدالة منقوصة وبالخوف على أمن اللبنانيين طالما ستبقى الأبواب مفتوحة للمجرمين للهروب من الحكم العادل Nous ressentons en ce jour du dégoût pour une justice partiale et de la crainte tant que les criminels pourront échapper à la justice  

«Une récompense au criminel»
La décision de justice a suscité une onde de choc dans le camp anti-syrien au Liban et ravivé les tensions politiques entre les pro et les anti-Bachar al-Assad.
Plusieurs responsables hostiles à Damas se sont exprimés en dénonçant une «libération inacceptable», «une décision qui encourage le crime» voire «une récompense au criminel».

L’ancien ministre condamné pour terrorisme est libre en attendant un nouveau procès. La Cour de cassation avait annulé le premier jugement estimé trop clément.
Michel Samaha, qui n’a pas le droit de donner des interviews, a néanmoins promis dès sa sortie de prison qu’il serait toujours «actif politiquement».
 

 

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