Liban, quand l'eau vient à manquer
Si on vous dit «le château d'eau du Proche-Orient» ou «la Suisse du Proche-Orient», que répondez-vous ? Le Liban bien sûr. Autant de surnoms qui trahissent verdure et eau abondante. Et c'est, en effet, le seul pays de la région, autonome et autosuffisant en eau. Qu'elle vienne des nappes phréatiques ou de la fonte des neiges (qui alimente les fleuves et les sources), elle a toujours coulé à flots et été utilisée sans ménagement.
Sauf que la donne est en train de changer depuis quelques années. La quantité de précipitations est en baisse. Il pleut moins et il neige moins au printemps et la saison sèche commence plus tôt et dure plus longtemps. Les températures ont augmenté en moyenne de deux degrés. Le danger d'une aridification guette. Selon Roland Riachi, économiste et auteur d'une thèse sur l'économie de l'eau, cité par l'Orient le jour, «depuis les années 1970, la pluviométrie au Liban a déjà diminué de 16%. A la fin des années 1990, les deux tiers du Liban étaient déjà soumis au risque de désertification», a-t-il ajouté.
Il devient urgent pour le Liban d'apprendre à récupérer, économiser, gérer de façon optimale le précieux liquide, s'il ne veut pas avoir à gérer la pénurie.
Lors des fortes averses, l'eau ruisselle le long de l'asphalte des routes et n'est pas récupérée. A L'heure actuelle, plus de 50% des eaux de pluies sont perdues.
Il faut mettre en place des systèmes de récupération et de stockage.
Il faut envisager des systèmes d'irrigation qui tiennent compte de la perte et de l'évaporation. L'arrosage au goutte à goutte semble des plus appropriés.
Il faut mener à bien les projets de barrages qui permettront d'avoir des réserves.
Il faut contrôler une urbanisation galopante qui s'accompagne de l'augmentation des surfaces asphaltées, celles-ci freinant la réalimentation des nappes phréatiques.
Il faut aussi empêcher les forages sauvages de puits clandestins.
Les prémices d'un changement durable sont là, il est encore temps d'agir.
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