Réseau souterrain, message de la main à la main... Comment les membres du Hezbollah continuent de communiquer après le sabotage de bipeurs et talkies-walkies

Le chef du Hezbollah a déclaré que sa formation avait reçu "un coup sévère et sans précédent" après l'explosion d'appareils de transmission du groupe. Face aux dégâts, le mouvement islamiste est forcé de s'adapter dans l'urgence.
Article rédigé par franceinfo - Arthur Sarradin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un membre du Hezbollah tient un appareil de communication sans fil dont la batterie a été retirée après l'explosion d'un appareil de communication sans fil lors de funérailles, à Beyrouth, au Liban, le 18 septembre 2024. (BILAL JAWICH / XINHUA)

Au Liban, l’étau se resserre autour du Hezbollah. Après une série d’explosions simultanées de bipeurs et de talkies-walkies ces derniers jours, sa chaîne de commandement est amputée. Le Hezbollah tente de réagir après cette opération de sabotage inédite attribuée à Israël.

Des solutions pour compenser les pertes

Depuis la mise hors circuit des bipeurs et de talkies-walkies, le Hezbollah a d’abord dû réagir dans l’urgence par des moyens humains notamment. En ce moment par exemple, au sud du Liban, certaines consignes sont partagées de main en main, une solution provisoire pour éviter l’espionnage mais qui expose aussi les hommes du Hezbollah aux tirs israéliens. Le Hezbollah conserve toutefois, et surtout, des lignes souterraines, avec un véritable réseau de télécoms parallèle qui existe depuis vingt ans et lui permet de communiquer en vase clos. Ces communications sont en revanche plus faciles à intercepter par des agents du renseignement israélien.

En réalité il y a désormais de fortes chances que le Hezbollah se rééquipe en bipeurs et en talkies-walkies, mais avec des appareils qui devraient être étudiés, démontés et inspectés avant d’être distribués. Le groupe a d’ailleurs un pôle sécurité et technologie chargé de vérifier ce genre de matériel. Mais toute cette opération logistique laborieuse rendra l’organisation encore vulnérable pendant les jours voire les semaines à venir.

Dégâts sur les infrastructures et pertes humaines

Les dégâts causés par l'attaque attribuée à Israël sont de deux natures. Ils touchent d’abord les infrastructures, le réseau de communication sur le terrain, là où le Hezbollah mène ses opérations. Depuis le début de la guerre, les téléphones portables ou les connexions internet étaient bannis par ses instances militaires et les bipeurs et les talkies-walkies servaient de moyen de communication car jugés inviolables. C'est finalement bel et bien cette logistique qui est affectée et rend le Hezbollah en partie sourd et muet.

Il y a ensuite le bilan humain. Des milliers de personnes ont été blessées, dont beaucoup faisaient partie de la chaîne de commandement du Hezbollah. Si les blessés les moins graves devraient retourner au front, il reste des centaines de personnes à remplacer pour reconstruire son réseau de communication. 

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