Témoignages "On nous dit de rentrer, mais on ne fait rien pour nous aider" : au Liban, des Français et des binationaux face à la difficulté de quitter le pays

Le ministère français des Affaires étrangères a demandé dimanche à ses ressortissants de quitter le Liban le plus tôt possible, en raison des tensions régionales qui continuent de s'accentuer au Proche-Orient.
Article rédigé par Willy Moreau
Radio France
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Temps de lecture : 2min
Des passagers au départ de l'aéroport de Beyrouth au Liban, le 29 juillet 2024. Illustration. (ANWAR AMRO / AFP)

La tension ne redescend pas au Proche-Orient. Le ministère des Affaires étrangères a demandé aux ressortissants français de quitter le Liban le plus tôt possible, dimanche 4 août. La crainte d’une escalade du conflit s’amplifie après de nouveaux tirs de roquettes du Hezbollah contre Israël, la multiplication des menaces de l’Iran et l’État hébreu qui poursuit ses bombardements dans la bande de Gaza. Pour les Français et leurs familles au Liban, la difficulté principale pour le moment est de trouver un avion pour partir.

L'incertitude et les appels de plusieurs pays à quitter le Liban plongent certains dans un profond stress. C'est le cas de Pascale El Dib : "Je ne peux pas dire que tout va bien. Non, ça ne va pas bien." Depuis deux jours, cette Libanaise en vacances chez ses parents tente de trouver un avion pour retrouver son mari en Bretagne. "Il n'y a plus de vol direct, se désole-t-elle. Et si jamais il reste quelques vols, ils sont très chers : jusqu'à 1 000 ou 2 000 euros par billet d'avion."

Coincée sur place avec sa sœur et deux enfants, elle a sollicité le ministère des Affaires étrangères, mais "pas de réponse", dit-elle. Cette contradiction est également soulevée par Pia. Arrivée mi-juillet pour un mariage, cette Franco-Libanaise cherche à rentrer en France depuis une semaine. "Notre vol, qui était censé être le 31 juillet dernier, opéré par Air France, a été annulé, raconte-t-elle.

"Nous sommes remis sur un vol mercredi prochain, le 7 août, mais on craint qu'il soit annulé à nouveau, puisque systématiquement Air France annule ses vols de l'après-midi."

Pia, une Franco-Libanaise

à franceinfo

"On nous dit de quitter urgemment le territoire libanais parce qu’ils ont peur d'une escalade dans la région, mais on ne fait rien pour nous aider en ce sens", ajoute-t-elle. Elle et son compagnon aimeraient rentrer chez eux rapidement, mais ils le disent : la vie, pour l'instant, semble "se dérouler normalement".

Voilà pourquoi certains décident de rester, comme Laurent, un Parisien qui veut poursuivre ses vacances jusqu'à la fin août. "Si jamais les Israéliens considèrent que tout le Liban est impliqué, là, ce serait inquiétant. S'ils considèrent que ce n'est que le Hezbollah qui doit être concerné, dans ce cas-là, il y a toujours des zones où on pourra aller se réfugier, quelque part dans la montagne, à une heure ou deux de Beyrouth, plutôt sereinement."

En attendant, Laurent profite des bars, des restaurants, des concerts en plein air qui se poursuivent, comme si de rien n'était.

Les difficultés pour quitter le Liban : témoignages recueillis par Willy Moreau

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