Les Etats-Unis activent à l'ONU une procédure controversée pour rétablir des sanctions contre l'Iran, le ton grimpe avec les Européens
Les Etats-Unis ont, contre l'avis de Paris, Berlin et Londres, activé une procédure pour réclamer le rétablissement de toutes les sanctions internationales contre Téhéran, accusé de n'avoir pas respecté ses engagements sur le nucléaire.
Les tensions ont brusquement escaladé, jeudi 20 août, entre les Etats-Unis et ses partenaires européens, à propos du nucléaire iranien. Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a "notifié au Conseil de sécurité" un "non-respect notable par l'Iran de ses engagements" prévus par le texte de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.
Affirmant n'avoir "pas d'autre choix", notamment pour prolonger l'embargo sur les armes conventionnelles, qui vise le pays mais expire en octobre, Mike Pompeo a donc activé formellement une procédure onusienne controversée pour réclamer le rétablissement de toutes les sanctions internationales contre Téhéran.
Les Européens ont "choisi de s'aligner sur les ayatollahs"
Mais Paris, Londres et Berlin n'ont pas soutenu pas cette initiative. "Nous demeurons engagés en faveur du JCPoA [le traité sur le nucléaire iranien de 2015] en dépit des défis majeurs engendrés par le retrait des Etats-Unis" et "nous sommes convaincus que nous devons traiter la question du non-respect systématique par les Iraniens de leurs engagements en vertu du JCPoA dans le cadre d'un dialogue entre les participants à l'accord", ont déclaré les trois pays. "Nous appelons instamment l'Iran à revenir sur toutes ses actions incompatibles avec ses engagements nucléaires et à revenir sans délai à leur plein respect", ont-ils aussi souligné.
Le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a réagi en accusant les Européens d'avoir "choisi de s'aligner sur les ayatollahs" iraniens plutôt que d'honorer leur alliance avec les Etats-Unis.
La semaine dernière, Washington avait essuyé un revers retentissant au Conseil de sécurité de l'ONU, quand un seul autre pays avait voté en faveur de son projet de résolution pour prolonger l'embargo. Les Européens s'étaient abstenus, en reprochant au gouvernement de Donald Trump de n'avoir pas vraiment cherché un compromis avec la Russie et la Chine, qui disposent d'un droit de veto.
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