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Nucléaire iranien : Téhéran va rebrancher les caméras de surveillance sur plusieurs sites, annonce l'Agence internationale de l'énergie atomique

Le directeur général de l'instance de l'ONU a aussi déclaré que l'AIEA allait augmenter le rythme de ses visites à l'usine souterraine de Fordo.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le directeur général de l'AIEA, Rafael Grossi, à Téhéran, en Iran, le 4 mars 2023. (ATTA KENARE / AFP)

Est-ce un signe timide de désescalade dans le dossier sensible du nucléaire iranien ? L'Iran a accepté de rebrancher les caméras de surveillance sur plusieurs sites nucléaires, a déclaré samedi 4 mars le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), de retour de Téhéran.

Cela devrait être mis en place "très bientôt", à l'issue d'une réunion technique, a précisé Rafael Grossi. Le communiqué publié conjointement avec l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) reste pour l'heure vague.

Par ailleurs, le nombre de visites de l'instance onusienne à l'usine souterraine de Fordo, où ont été récemment détectées des particules d'uranium enrichies à un niveau de 83,7% proche du seuil de la bombe atomique, va être relevé de 50%. Rafael Grossi revient d'une visite de deux jours à Téhéran, où il a eu des entretiens au plus haut niveau, rencontrant notamment le président Ebrahim Raïssi.

L'objectif de "ranimer l'accord" de 2015

La République islamique avait fortement limité les inspections et débranché des caméras de surveillance l'an dernier, plongeant l'AIEA dans le flou, dans un contexte de détérioration des relations entre l'Iran et les puissances occidentales. "Nous avons stoppé l'hémorragie d'informations" dont dispose l'AIEA, s'est félicité Rafael Grossi.

Ces derniers mois, faute de surveillance suffisante, l'Agence avait dit ne plus être en mesure de garantir le caractère pacifique du programme nucléaire iranien. "C'est très, très important", "en particulier dans la perspective de ranimer l'accord" de 2015 qui limitait les activités atomiques de l'Iran en échange d'une levée des sanctions internationales. Les négociations sur ce sujet sont au point mort depuis l'été 2022. 

Depuis 2018, la République islamique s'est progressivement affranchie de ses engagements. Son stock total d'uranium enrichi s'élevait ainsi à 3,760 kg à la date du 12 février (contre 3,673 kg en octobre), soit plus de 18 fois la limite autorisée, d'après les calculs de l'AIEA.

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