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Daech : l'Europe ne veut pas de ses ressortissantes

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Daech : l'Europe ne peut pas de ses ressortissantes
Daech : l'Europe ne peut pas de ses ressortissantes Daech : l'Europe ne peut pas de ses ressortissantes (FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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Que faire des femmes européennes de Daech, celles qui ont été arrêtées sur les lieux de combats en Syrie ? Elles sont des centaines à être détenues dans des camps tenus par des soldats kurdes. France 2 a rencontré l'une d'elles, qui plaide aujourd'hui la naïveté, malgré un discours ambigu.

Au milieu des champs de pétrole, à l'extrême nord de la Syrie, se trouve un camp étroitement surveillé. Ici, pas de personnel humanitaire, mais les forces antiterroristes kurdes. Sous des centaines de toiles de tente, 370 femmes avec leurs enfants, leurs adolescents. Des Occidentales considérées comme des jihadistes, capturées par les Kurdes lors des offensives menées contre Daech. Elles sont allemandes, portugaises, hollandaises, marocaines ou encore françaises. Leurs enfants jouent encore à la guerre, mais elles sont désormais prisonnières dans ce désert syrien.

Flou juridique et opinion publique

Nous sommes dirigés à l'écart des tentes, dans un préfabriqué, pour rencontrer l'une de ces femmes. Une ressortissante belge capturée lors de la chute de Raqqa en 2017. En 2014, elle a volontairement rejoint sa fille aînée en Syrie, elle-même radicalisée à Bruxelles, en Belgique. Elle tient un discours ambivalent. Elle dit avoir réalisé sur place la barbarie de Daech, mais semble en même temps toujours parfois en phase avec leur vision de l'islam. Les autorités belges, comme les françaises d'ailleurs, ne souhaitent pas rapatrier ces ressortissantes. Elles attendent donc ici sans savoir si elles seront jugées un jour, et par qui. Comme beaucoup d'autres femmes dans ce camp, elle est ici avec sa plus jeune enfant, une fillette née à Bruxelles et âgée de 8 ans, retenue ici comme sa mère.

Des regrets, mais aucun sentiment de culpabilité chez cette femme. Comme beaucoup ici, elle espère pouvoir rentrer chez elle au plus vite, mais ce n'est pas ce qui se profile. Le Kurdistan syrien n'est pas une entité, un État reconnu par la communauté internationale. Son système judiciaire précaire ne l'est pas non plus. Les femmes retenues dans ce camp sont donc dans un flou judiciaire qui pourrait durer longtemps. Une situation qui exaspère ici l'opinion publique. Qamichli est la plus grande ville de la région. Personne ici n'accepte que les Occidentaux ne récupèrent pas leurs ressortissants, la France en particulier. Les Américains et les Canadiens ont récupéré leurs ressortissantes, mais les Européens refusent pour l'instant ces retours, conscients de l'hostilité des opinions publiques occidentales à l'égard de ces femmes.

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