Filière jihadiste de Lunel : pour l'avocat d'un des prévenus, son client paie le contexte de la lutte contre le terrorisme
Cinq hommes comparaissent à partir de ce jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs terroristes. Une vingtaine de jeunes originaires de Lunel sont partis faire le jihad entre 2013 et 2014.
Cinq hommes originaires de Lunel, une commune de l'Hérault, comparaissent à partir de jeudi 5 avril devant le tribunal correctionnel de Paris pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste".
Depuis novembre 2013, une vingtaine de Lunellois ont rejoint les rangs, d'abord d'Al-Qaïda, puis de l'Etat islamique. Sept d'entre eux y sont morts. Parmi les cinq hommes jugés ce jeudi, il y a Saad, 30 ans. Son frère a été le premier Lunellois à partir en Syrie où il est mort. Saad est poursuivi pour avoir donné 190 euros à sa belle-soeur et être allé la chercher à l'aéroport à son retour de Syrie.
"Il y a eu cette volonté de frapper fort" selon l'un des avocats
Pour son avocat, Joseph Hazan, ce jeune homme paie le contexte particulier de la ville et de la lutte contre le terrorisme : "Il faut comprendre que les interpellations et ce qu'ils ont appelé à l'époque 'le démantèlement d'une filière de départ vers la Syrie' est intervenu dans un contexte extrêmement particulier puisque nous sommes le 27 janvier 2015, quelques jours après les attentats du 7 et du 9 janvier 2015", explique l'avocat.
"Effectivement il y a eu cette volonté, vraisemblablement, de frapper assez fort puisque les interpellations sont faites sous l'oeil des caméras avec un grand renfort de communication, notamment du ministre de l'Intérieur de l'époque, donc il y avait cette volonté de frapper fort", poursuit maître Joseph Hazan qui ajoute : "Celui que je défends ne présente ni de signes d'une quelconque radicalisation, ni même une volonté de rejoindre la Syrie. On est dans cette zone périphérique du coeur de la lutte antiterroriste et j'ose espérer qu'à l'audience on se rendra compte, peut-être, que ces poursuites ne sont pas aussi fondées qu'on a bien voulu le présenter à l'époque", conclut l'avocat.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.