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Irak : le spécialiste du jihadisme Hicham al-Hachémi assassiné à Bagdad

Les assassinats de personnalités irakiennes, s'ils ont été légion durant les années de guerre civile de 2006 à 2009, pratiqués tant par les factions chiites que par les jihadistes, sont désormais très rares.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Capture d'écran d'une intervention du chercheur irakien Hicham el-Hachémi, spécialiste des mouvements jihadistes, tournée le 11 février 2019, à Bagdad, en Irak.  (AFPTV)

Il était un spécialiste reconnu des mouvements jihadistes, dont le groupe Etat islamique (EI). Le chercheur irakien Hicham al-Hachémi a été assassiné lundi 6 juillet devant son domicile, à Bagdad. Agé de 47 ans, il apparaissait quotidiennement dans les médias locaux ou internationaux pour commenter l'activité des groupes jihadistes, la politique irakienne et les actions des factions armées chiites pro-Iran. Ce natif de Bagdad était également consulté par de nombreuses chancelleries et personnalités politiques irakiennes.

Très introduit dans les milieux sunnites comme chiites, mais également parmi les Kurdes, Hicham al-Hachémi avait été à plusieurs reprises l'organisateur de rencontres de réconciliation entre différentes factions et personnalités, opposées sur le plan politique ou confessionnel.

Son corps portait les traces de plusieurs balles en divers endroits, a précisé à l'AFP une source médicale. Un des enquêteurs en charge de l'affaire a par ailleurs indiqué à l'agence que Hachémi avait été assassiné devant son domicile dans le quartier de Zayyouna, dans l'est de Bagdad. "Il s'apprêtait à monter dans sa voiture quand trois hommes armés à bord de deux mobylettes ont tiré et l'ont blessé", a-t-il ajouté. "Ils se sont ensuite approchés et lui ont tiré quatre balles à bout portant dans la tête".

Menacé de mort sur les réseaux sociaux

Lles messages de condoléances à sa famille et les éloges se sont multipliés à l'annonce de la mort du chercheur. "Les lâches ont assassiné mon ami et l'un des chercheurs les plus brillants d'Irak, Hicham al-Hachémi, je suis choqué", a tweeté Harith Hasan, lui-même chercheur et aujourd'hui conseiller du Premier ministre Moustafa al-Kazimi. Dans un communiqué publié dans la soirée, ce dernier a dit "promettre aux auteurs de les retrouver". "Nous ne permettrons pas le retour des assassinats en Irak". Enfin, la représentante de l'ONU en Irak Jeanine Hennis-Plasschaert s'est quant à elle dite "choquée" par cet "assassinat". "Nous condamnons fermement cet acte lâche et atroce", a-t-elle écrit sur Twitter. "J'appelle le gouvernement à identifier rapidement les auteurs et à les traduire devant la justice".

Hichal al-Hachémi avait vigoureusement pris position en faveur de la révolte populaire lancée en octobre dernier qui réclamait une refonte totale du système politique irakien et dénonçait la mainmise iranienne sur Bagdad. Durant les six mois de contestation, plusieurs dizaines de militants ont été assassinés par des hommes armés, souvent à bord de mobylettes, près de leur domicile. Les autorités continuent d'assurer ne pas pouvoir identifier les auteurs.

En septembre, avant même que n'éclatent les manifestations sans précédent de l'automne, Hicham al-Hachémi avait été menacé de mort avec 13 autres personnalités irakiennes par des groupes en ligne pro-Iran. Dans une campagne de cyberharcèlement, ils s'en étaient pris à lui et aux autres, les accusant d'être des "collaborateurs", des "traîtres à la patrie", "pro-Israël" et "pro-Américains".

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